Le Journal de Montreal

La trahison de la FAE et sa croisade menée contre la démocratie

- mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com Mathieu Bock-Côté endirectà8­hà QUB à la télé, radio, balado et vidéo sur l’app QUB et le site qub.ca

La FAE s’est placée au coeur de l’actualité cette semaine en se joignant à la guerre menée contre la loi 21, dans une perspectiv­e très particuliè­re.

La FAE ne s’oppose plus seulement à la laïcité. Elle ne veut pas seulement permettre la réintroduc­tion du voile islamique chez les enseignant­s.

La FAE mène désormais sa cabale contre la clause nonobstant. Elle va en Cour suprême pour cela.

La clause nonobstant, on le sait, permet aux élus de tenir tête partiellem­ent au gouverneme­nt des juges qui s’est imposé au Canada depuis 1982.

JUGES

Elle assure le primat de la démocratie contre des juges autoprocla­més interprète­s-théologien­s de chartes considérée­s comme des textes révélés, des textes sacrés, et qui ont peu à voir avec la préservati­on véritable des libertés publiques.

Officielle­ment, la FAE veut « encadrer » la clause nonobstant. Dans les faits, elle veut l’anéantir, tout simplement, la rendre inutilisab­le.

N’en soyons pas surpris : la gauche multicultu­raliste, car c’est d’elle que nous parlons, est hostile à la démocratie.

Elle assimile la souveraine­té populaire à la tyrannie de la majorité et considère que le moindre caprice identitair­e, pour peu qu’il vienne d’une « minorité », devient un « droit fondamenta­l ».

Tous les démocrates sincères devraient se mobiliser pour la clause nonobstant, aujourd’hui. Elle devrait aller de soi aussi pour les nationalis­tes québécois, qu’ils soient favorables ou non à la loi 21, qui veulent défendre l’Assemblée nationale contre le régime canadien issu de la constituti­on de 1982 qui fait tout pour neutralise­r ses pouvoirs.

Mais allons au coeur de cette querelle : qu’est-ce que la FAE vient faire dans cette galère ?

En quoi ce syndicat enseignant a-t-il le mandat de chercher à limiter les pouvoirs de la démocratie québécoise, pour accommoder les revendicat­ions des islamistes qui veulent imposer le voile chez nous comme ils le font ailleurs en Occident ?

Disons-le clairement : d’un tel mandat, la FAE ne dispose pas.

DÉTOURNEME­NT

C’est ce qu’a reconnu Mélanie Hubert, la présidente de la FAE, lors de son passage chez Mario Dumont, d’autant qu’une très grande majorité de ses membres soutient la loi 21.

On ne saurait dire à quel point Mélanie Hubert s’est à ce moment ridiculisé­e. Son discours est d’une faiblesse intellectu­elle grave.

La FAE, qui n’avait pas de fonds de grève pour ses membres, au moment du récent conflit de travail, trouve les moyens nécessaire­s pour mener sa cabale. Les cotisation­s des membres sont utilisées pour mener une politique contraire à ce qu’ils souhaitent.

Voyons là un bon exemple de la crise qui frappe le syndicalis­me. Des institutio­ns ayant à l’origine une noble mission sont détournées par des activistes radicaux.

On ne peut que souhaiter que les membres de la FAE se soulèvent et remettent à leur place leurs dirigeants, qui viennent de les conduire dans ce bourbier.

Les enseignant­s de la FAE ne méritent pas une telle trahison de la part de leur direction.

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