Le Journal de Montreal

Fini les policiers dans le métro de Laval

La STM n’a pas renouvelé le contrat avec le corps policier de la Rive-Nord malgré la hausse de la violence

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Malgré la hausse des incidents violents dans le métro récemment, la Société de transport de Montréal n’a pas renouvelé le contrat avec la police de Laval, si bien que depuis minuit, les policiers ont déserté les stations lavalloise­s.

Peu de temps après l’ouverture des trois stations au printemps 2007, une entente avait été conclue entre la STM et la Ville de Laval afin d’assurer une patrouille constante aux abords et à l’intérieur des infrastruc­tures.

Mais au terme de quelques semaines de négociatio­ns, les partis n’ont pas pu s’entendre et le contrat est venu à échéance mardi. Ainsi, dès minuit, le duo de policiers qui était normalemen­t assigné aux stations de métro a déserté ces infrastruc­tures et s’est joint à la patrouille régulière sur le vaste territoire lavallois.

« Nous continuero­ns d’assurer la sécurité des citoyens via les appels d’urgence et selon les besoins », précise la lieutenant­e aux affaires publiques Geneviève Major.

Autrement dit, il n’y aura plus de policiers dédiés à assurer la surveillan­ce des stations Montmorenc­y, de la Concorde et Cartier de façon constante pendant les heures de service du métro. Mais ils répondront aux appels 911 comme ils le font pour n’importe quel établissem­ent.

« La présence en uniforme dans les stations de Laval, afin de rassurer la clientèle, continuera d’être assurée par les constables spéciaux, les ambassadeu­rs de sûreté et le personnel STM, qui ont pour mission d’agir sur le sentiment de sécurité de nos clients », indique Laurence HoudeRoy, conseillèr­e corporativ­e aux affaires publiques à la STM.

Cette façon de faire est déjà mise en place à la station de métro de Longueuil.

Cela dit, la STM ne compte pas embaucher davantage de constables spéciaux pour pallier ce changement. Ces agents possèdent des bâtons télescopiq­ues et du poivre en gel, mais pas d’arme à feu.

La fin du contrat survient au moment où les agressions dans le métro connaissen­t des hausses fulgurante­s, s’inquiètent nos sources policières.

Dernièreme­nt, la STM rapportait que les incidents violents commis envers les chauffeurs et les constables spéciaux à travers tout son réseau avaient connu une augmentati­on de 6 % par rapport à l’année précédente. La station de métro Montmorenc­y, située à Laval, se classait d’ailleurs parmi les endroits les plus problémati­ques.

Le contrat avec la police de Laval représenta­it environ 700 000 $ par an, soit 0,04 % du budget total de la STM de 1,77 milliard $.

Il n’est pas impossible qu’une nouvelle entente soit éventuelle­ment conclue, indique la STM, qui précise que des négociatio­ns sont toujours en cours avec le Service de police de Laval.

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PHOTO D’ARCHIVES Les incidents violents dans le métro sont en forte hausse.

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