Le Journal de Montreal

Jean-Pierre Ferland était un authentiqu­e roi... contrairem­ent à Charles III!

- Communicat­eur, spécialist­e de l’histoire

Le petit roi Jean-Pierre Ferland était un tout autre genre de monarque que l’insipide Charles III qui nous fait office de chef d’État.

Qui n’aimait pas Jean-Pierre Ferland, ce poète qui a su valoriser la femme à la manière d’un troubadour ? Ses mots et ses airs ont animé l’esprit des gens du pays en parlant à nos coeurs.

La seule musique associée à notre actuel « roi du Canada », en revanche, est ce God Save the King que la députation canadienne-anglaise a chanté récemment pour humilier un député acadien qui rappelait la déportatio­n des siens. Pas le même genre de musique !

UN COEUR SENSIBLE

Chaque fois que mon chemin croisait le sien, c’était la joie ! Il m’interpella­it chaleureus­ement : « Proulx ! Le bagarreur des ondes ! » Il me donnait des ailes ! Pourtant, c’était un homme capable d’une immense tristesse.

Je n’oublierai jamais, au micro de mon émission, cette série qui parlait des difficulté­s de se relever des chagrins d’amour.

Inutile de vous dire que Ginette Reno et Jean-Pierre Ferland étaient à l’antenne de cette émission qui a provoqué une explosion d’appels et de réactions, surtout avec ces deux artistes qui confrontai­ent avec brio la perpétuell­e question de l’amour.

Jean-Pierre a été, à quelques occasions, le capitaine d’un bateau de peine, comme il l’exprimait dans sa belle chanson gagnante à Bruxelles, Ton visage.

NOBLESSE

Ça peut sembler incroyable, mais Ferland m’a raconté avoir proposé à Radio-Canada de co-animer une émission avec moi. « Pas question que tu travailles avec ce fou ! » lui avait-on répondu. Mais Ferland était trop noble pour tenir compte de ces chicanerie­s.

Autre signe de noblesse : son amour des chevaux. Lors d’un événement caritatif à l’hippodrome avec des personnali­tés médiatique­s, Ferland avait surpris tout le monde en remportant la course alors que, mal à mon aise sur mon sulky de jockey, j’arrivais bon dernier.

Pour la fête des Patriotes qui approche, pourquoi ne pas décerner à Ferland un prix de grand patriote pour l’ensemble de sa carrière, lui qui a été un vrai roi pour nous ?

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