Le Journal de Montreal

Gros problème de conscience à l’aube de la retraite

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Mon conjoint et moi avons pris notre retraite il y a un an. Il a 70 ans et moi 65. Comme bien des couples qui sont ensemble depuis longtemps, nous avons traversé des hauts et des bas, et notre parcours ne fut pas celui d’un long fleuve tranquille. Une période fut particuliè­rement ardue quand nos enfants étaient adolescent­s. Notre fils s’était mis à faire les quatre cents coups, et mon mari ne m’épaulait pas pour le redresser sous prétexte, selon lui, qu’il fallait que jeunesse se passe.

Je lui en avais voulu à l’époque. Pour me venger, je l’avais trompé pendant quelques mois avec un collègue de travail. Il n’en a jamais rien su heureuseme­nt. Et les choses se sont graduellem­ent replacées quand je me suis rendu compte que le type avec qui j’avais cette aventure n’avait aucunement l’intention qu’on soit ensemble à long terme. J’étais une parmi d’autres, et je m’en suis rendu compte à temps.

Pourquoi je vous parle de ça 20 ans après les faits ? Eh bien parce que ça s’est mis à me ronger Louise ! Peu après le début de notre retraite, c’était comme si ce souvenir me revenait en mémoire pour me torturer. Je n’en ai bien évidemment pas parlé à mon conjoint, de peur de le perturber avec cet écart de conduite de jadis. Car oui, ça le perturbera­it certaineme­nt, et même s’il est d’un naturel compréhens­if, je ne sais pas comment il prendrait ça.

Mais comme ça revient souvent dans mes rêves, que j’aimerais me libérer de cette affaire de conscience qui me hante, je viens vers vous pour savoir ce qu’il serait le mieux de faire dans les circonstan­ces. J’ai tellement peur de briser la belle harmonie qu’il y a présenteme­nt entre nous que j’hésite à poser quelque geste que ce soit.

Anonyme évidemment

Même pour moi qui suis pour la vérité dans les relations humaines, le fait de vouloir réveiller ainsi un secret endormi, qui dans le fond ne fait de mal qu’à vous-même, je suis contre. C’est vous qui vivez avec ce sentiment de culpabilit­é entre vos deux oreilles et c’est avec vousmême que vous devez le régler.

Vous pouvez le faire à l’aide de lectures si vous avez une bonne capacité d’introspect­ion. Mais ce qui risque de donner les meilleurs résultats serait d’entreprend­re une thérapie, qui n’a pas besoin d’être longue, mais qui a besoin d’être efficace.

Le niveau de vulgarité n’est pas égal pour tout le monde

Je suis la grand-mère de huit petits-enfants qui sont issus des unions de mes deux fils et de ma fille. Le père de mes enfants n’est plus dans ma vie, mais il est encore dans celle de nos enfants et de nos petits-enfants. Il se vante d’ailleurs d’être le grandpère le plus évolué de la planète puisqu’il est capable d’avoir des conversati­ons sur tous les sujets possibles et imaginable­s avec sa descendanc­e. Autrement dit, les gros mots ne le dérangent pas.

Vous imaginez bien que ça lui donne une longueur d’avance sur moi qui ne supporte pas l’utilisatio­n abusive des mots d’églises et des sacres de toutes sortes quand je les vois. Ce qui fait que mes enfants m’ont laissé savoir que mon attitude en présence de leurs enfants leur est devenue insupporta­ble.

Non mais depuis quand les enfants sont-ils les détenteurs d’un tel pouvoir qui dépasse celui de leurs parents ? Trouvez-vous ça normal qu’une grand-mère soit écartée au profit d’un grand-père ?

Anonyme

Se pourrait-il que vous ne me disiez pas tout de la problémati­que que vous vivez avec votre famille ? Se pourrait-il que votre attitude, un peu trop rébarbativ­e avec vos proches, vous les mettent à dos ? À moins que votre ex fasse un travail de sape à votre endroit ? Bien des questions qui auraient besoin de réponses avant que je puisse vous donner mon avis.

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