Le Journal de Montreal

L’ESPOIR QUI SE VOIT DÉJÀ AVEC DACH ET SLAFKOVSKY

Berkly Catton a impression­né avec une récolte de 116 points en 68 matchs cette saison

- ANTHONY MARTINEAU Agence QMI

« Je dirais qu’un trio avec moi, Kirby Dach et Juraj Slafkovsky pourrait être très dangereux. Deux gros et talentueux joueurs à qui je pourrais amener ma vision du jeu et mes habiletés […] Ce serait une unité divertissa­nte, je crois. »

Berkly Catton, l’un des meilleurs fabricants de jeu du repêchage 2024 et potentiel prétendant au top 7, n’est pas l’un de ces espoirs qui préfèrent se tourner la langue en entrevue.

Éloquent et à l’aise dans ses réponses, le jeune homme est un passionné de tout ce qui touche les équipes de la LNH.

Cette réponse à propos de Dach et Slafkovsky a été lancée sans réfléchir. Manifestem­ent, ce n’était pas la première fois qu’il réfléchiss­ait à un scénario du genre.

« Je me vois davantage comme un ailier, dans la LNH. Ça explique pourquoi j’ai mentionné ces deux noms », ajoute le garçon avec un sourire.

Parlant de sourire, les partisans du CH auraient toutes les raisons d’en avoir un immense au visage en s’imaginant la potentiell­e arrivée de Catton au sein de leur équipe.

CHIFFRES QUI NE SONT PAS À JOUR

Berkly Catton évoluait cette saison dans la Ligue junior de l’Ouest, au sein des Chiefs de Spokane.

Excellent manieur de rondelle et très efficace en transition et sur l’avantage numérique, il se distingue d’abord et avant tout par sa vision du jeu hors normes.

L’un des seuls points d’interrogat­ion à son CV concerne son gabarit : il mesure, selon les différente­s plateforme­s de statistiqu­es, 5 pieds 11 pouces et pèse 163 livres.

« Leurs chiffres ne sont plus à jour ! », s’empresse de lancer Catton en riant

« Je pèse 175 livres désormais, pas 163 », assure-t-il.

« C’est certain que je dois encore aller chercher un peu de force, mais honnêtemen­t, mon style de jeu se moule bien à toutes les situations. Je n’ai jamais été frappé durement jusqu’ici. Mon intelligen­ce du jeu compense les quelques livres que je concède à mes adversaire­s. J’ai en moi des qualités qu’eux n’ont pas nécessaire­ment. »

STATISTIQU­ES STRATOSPHÉ­RIQUES

Si les mensuratio­ns de Catton ne sont selon lui plus à jour, il y a quand même plusieurs colonnes fournies par les différents sites de statistiqu­es qui demeurent véridiques et impression­nantes : les buts, les aides et les points.

Il compte 54 buts et 62 aides, pour un total de 116 points. Tout ça en 68 matchs… et à seulement 17 ans. Et surtout, une améliorati­on de 61 points par rapport à sa première campagne.

« Je pense que la meilleure façon d’expliquer tout ceci est la confiance. À ta deuxième année dans la ligue, tu sais un peu plus à quoi t’attendre. J’ai aussi eu beaucoup de succès à la dernière Coupe Hlinka-Gretzky et je suis revenu à la maison rempli de confiance. Puis j’ai eu un très bon été d’entraîneme­nt avec mes amis Kevin Korchinski, Brayden Yager et Riley Heidt. Ce sont des joueurs de premier plan qui ont déjà été repêchés dans la LNH, donc ils me poussent au maximum. »

La majorité du temps de Catton, au cours d’une journée, se déroule… avec un bâton dans les mains et une balle à proximité.

« Depuis mon tout jeune âge, c’est comme ça. Je lance des rondelles et des balles dans mon sous-sol, je drible avec une balle dans mon entrée. En fait, je ne fais que ça. C’est drôle, parce que les années passent, mais mon amour pour le hockey ne fait que grandir. Je fais les mêmes choses qu’à l’époque où j’étais un petit garçon. »

SIMILITUDE­S DANS LA LIGUE

Lorsqu’on lui demande à quels joueurs de la LNH il comparerai­t son style de jeu, Catton lance les noms de Clayton Keller et Jack Hughes.

Mais même s’il cite ses deux noms, il reste assez humble pour aborder les aspects de son jeu qu’il doit améliorer.

« Mon jeu défensif est au centre des aspects que je travaille. Je suis sûr que c’est une réponse que tu reçois souvent de la part d’espoirs productifs, mais si tu veux que ton entraîneur te fasse confiance dans la LNH, tu dois être bon défensivem­ent. Je veux être sur la glace pour les moments importants en fin de match. »

« Je ne trouve pas mon jeu défensif mauvais, précise toutefois le patineur. Mais si je veux être considéré comme efficace défensivem­ent, je pense qu’il y a encore place à l’améliorati­on. Tout ça sera à coup sûr aidé par une prise de quelques livres cet été, mais aussi par le fait de jouer beaucoup de matchs et d’en regarder d’autres. »

CLASSEMENT­S DURS À IGNORER

On oublie souvent que les espoirs qui font tant saliver les partisans ne sont âgés que de 17 ans. Ce sont encore des enfants. De grands enfants.

Non seulement l’attention médiatique qu’on leur porte à leur année de repêchage est immense, mais ils doivent aussi vivre avec une réalité où ils sont listés via de nombreux classement­s d’experts et amateurs qui sont bien difficiles à ignorer.

« Même si tu ne veux pas regarder les classement­s, il y en a toujours un qui te saute au visage quand tu ouvres tes comptes de médias sociaux. Et si par chance tu réussis à éviter ça, il y a un de tes bons amis qui se fera un plaisir de te montrer le dernier publié », rigole-t-il.

« J’ai appris à vivre avec ça et fais juste me dire que l’équipe qui me sélectionn­era le fera parce qu’elle aura été attirée par mon jeu et ma personnali­té. C’est tout ce qui compte pour moi. »

LE CANADIEN ? UN RÊVE !

Et quel impact pense-t-il justement avoir, dans la LNH ?

« Chaque fois dans ma vie où j’ai eu à changer de ligue pour affronter des joueurs meilleurs ou plus forts, mon niveau de jeu a toujours immédiatem­ent augmenté. Je pense que ce sera la même chose une fois dans la LNH. Ce sont les meilleurs au monde. »

« Que ce soit en tant que centre ou ailier, je pense que je serai un gros atout sur l’avantage numérique. Un joueur qui mettra en scène des jeux et qui fera bien paraître ses compagnons de trio. Je peux aussi marquer des buts par moi-même, en passant », ajoutet-il, en riant.

Et si son nom était prononcé par le Canadien ? Le jeune homme sourit à pleines dents.

« Les Canadiens ? Le nom le dit : c’est l’équipe d’un pays. Ce serait un rêve. Une ville magnifique, un aréna impression­nant.

L’une des meilleures foules de la Ligue nationale. Cela serait vraiment super d’atterrir là-bas. »

D’ici le repêchage, TVA Sports et Le Journal publieront et diffuseron­t plusieurs reportages sur les joueurs que le Canadien pourrait obtenir avec son précieux premier choix le vendredi 28 juin.

Aujourd’hui : Berkly Catton

« MON INTELLIGEN­CE DU JEU COMPENSE LES QUELQUES LIVRES QUE JE CONCÈDE À MES ADVERSAIRE­S. J’AI EN MOI DES QUALITÉS QU’EUX N’ONT PAS NÉCESSAIRE­MENT » – Berkly Catton

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 ?? PHOTOS D’ARCHIVES, AFP ET FOURNIE PAR LARRY BUNT ?? Berkly Catton au match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey, en janvier 2024. En mortaise, l’attaquant en action lors d’un match des Chiefs de Spokane, dans la Ligue junior de l’Ouest.
PHOTOS D’ARCHIVES, AFP ET FOURNIE PAR LARRY BUNT Berkly Catton au match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey, en janvier 2024. En mortaise, l’attaquant en action lors d’un match des Chiefs de Spokane, dans la Ligue junior de l’Ouest.

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