Le Journal de Montreal

Deux fraudeurs derrière ces sourires

Ils ont contacté les victimes sous de faux prétextes et leur ont vendu des thermopomp­es à gros prix

- FRANCIS PILON

Deux vendeurs ont été condamnés à payer près de 10 000 $ d’amende pour avoir vendu au gros prix des thermopomp­es dans la région de Lévis, tout en multiplian­t les mensonges pour s’en mettre plein les poches.

« [Un représenta­nt] a reconnu avoir fait des représenta­tions fausses ou trompeuses au sujet des économies d’énergie qu’il était possible de réaliser en achetant la thermopomp­e », a révélé cette semaine l’Office de la protection du consommate­ur (OPC).

Hugo Tétrault, à la tête de l’entreprise Multi-Constructi­ons Tétrault inc., et un de ses représenta­nts, Benjamin Paris, ont été condamnés pour plusieurs infraction­s pénales dans cette affaire en vertu de la Loi sur la protection du consommate­ur.

La compagnie, située à Saint-Bruno-de-Montarvill­e, a écopé de 5500 $ d’amende. Tétrault et Paris devront aussi payer chacun 1808 $ pour leurs infraction­s.

Les infraction­s de l’entreprene­ur et de son représenta­nt ont été commises en février 2020 dans la région de Lévis.

FAUX PRÉTEXTE POUR FRAUDER

« L’entreprise et son président ont également reconnu avoir utilisé un prétexte pour solliciter la vente de thermopomp­es, soit une inspection du bâtiment », note l’OPC.

Les vendeurs ont prétendu dans un premier temps, avec ladite inspection, vouloir vérifier si leur victime pouvait se qualifier à un programme permettant d’économiser 50 % de leur facture d’électricit­é. Leur véritable objectif était toutefois de vendre la thermopomp­e.

L’Office explique d’ailleurs que MultiConst­ructions Tétrault inc. recueillai­t les coordonnée­s des consommate­urs grâce à une publicité sur Facebook.

« On leur reprochait d’avoir prétendu être associés à l’Associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec et la Corporatio­n des maîtres mécanicien­s en tuyauterie du Québec, ce qui était faux », mentionne l’OPC.

« PAS DE MA FAUTE »

En entrevue avec Le Journal, le propriétai­re de la compagnie condamnée assure n’être qu’une victime dans cette affaire.

« Ce n’est pas de ma faute. Un employé à moi a fait ça dans mon dos et j’ai appris trop tard qu’ils vendaient trop cher les thermopomp­es. J’ai dû rembourser plusieurs clients. À la base, je suis juste briqueteur et je n’aurais jamais dû aller dans le marché des thermopomp­es », se défend Hugo Tétrault, sans préciser le nombre de victimes dans ce dossier.

Ce dernier confie d’ailleurs avoir déposé une propositio­n de faillite, question de rembourser ses créanciers et sortir de l’endettemen­t.

L’OPC met une fois de plus les Québécois en garde contre les vendeurs de thermopomp­es, de panneaux solaires, de produits pour l’isolation et dans le domaine de l’énergie en général.

« [Ils] font des promesses d’économie souvent trop belles pour être vraies. Si vous signez un contrat avec un commerçant itinérant [vendeur porte-à-porte], vous disposez d’un délai de 10 jours pour l’annuler. Ce délai peut être porté à un an si le commerçant a négligé certaines des obligation­s que lui impose la loi », rappelle l’Office.

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PHOTOS TIRÉES DES COMPTES FACEBOOK DE HUGO TÉTRAULT ET INSTAGRAM DE THEBENPARI­SB Hugo Tétrault (à gauche) et son représenta­nt Benjamin Paris ont floué des clients.

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