Si GND se lançait aujourd’hui en politique, choisirait-il encore QS ?

Soulignons d’abord ce Grand Canyon en termes de perceptions.

Dix-huit ans après sa fondation, Québec solidaire traîne encore les étiquettes d’un parti urbain, radical à souhait, woke, loin du Québec qui se lève tôt, pour une majorité de Québécois.

Ce qui est ironique, c’est qu’alors que QS porte cette réputation, les détracteurs de Gabriel Nadeau-Dubois lui reprochent exactement le contraire.

Il est accusé d’être trop propre, de faire les « habituels compromis », de vouloir normaliser son parti, de trahir les idéaux de la gauche, de trop regarder les sondages, d’être entouré d’une « clique » de professionnels des communications.

Ce sont deux univers complètement parallèles.

GNDÉRENDUM

Le départ d’Émilise Lessard-Therrien a été vu comme une occasion de mettre le poing sur la table pour GND, et ultimement de la renverser.

Il veut que QS devienne un « parti de gouvernement ».

Si on lit entre les lignes, son message est clair : je reste si on modernise la structure du parti et son programme, sinon arrivederci camarades.

Après le « renérendum », est venu le temps du « GNDérendum ».

Ma collègue Josée Legault parlait du départ d’ELT comme une bombe à fragmentation. On peut pousser la métaphore plus loin après le « quitte ou double » de GND. C’est maintenant une bombe à retardement. Le problème ? Ce que GND propose, c’est ce qu’il propose depuis quelques années déjà. En quoi ce sera différent demain ? En quoi les critiques comme celles de Dorion et ELT s’évaporeront-elles ?

À l’élection de 2022, GND proposait justement de faire de QS un « parti de gouvernement ». Même devant des oppositions faiblardes, les Québécois ont refusé.

Pire, le défi est encore plus relevé aujourd’hui : le PQ est redevenu un parti de gouvernement, et le PLQ, bien, le restera toujours.

Impossible de prédire l’avenir, certes. Or, malgré sa maestria, GND risque de se buter au même mur en voulant élever son plafond.

Je lance cette question : si GND se lançait aujourd’hui en politique, ferait-il encore le choix de QS ?