UN DÉFENSEUR QUI EFFRAIE LES GARDIENS ADVERSES
Zayne Parekh a récolté 96 points, dont 33 buts, en 66 parties cette saison, dans la Ligue junior de l’Ontario
« Si le meilleur joueur disponible sur notre liste est un défenseur, alors nous serons forcés de le sélectionner. »
Lors de son bilan de fin de saison, le directeur général des Canadiens Kent Hughes y est allé de cette déclaration lorsque questionné sur la stratégie qu’il comptait utiliser en vue du repêchage 2024 de la LNH.
Quelques instants plus tard, Hughes a ajouté que « si nous repêchons au cinquième ou au sixième rang et que la meilleure option est un arrière, nous devrons évaluer les options de reculer ou d’avancer. »
Si on lit entre les lignes, le fait que le patron du CH utilise le terme « forcé » pour décrire un scénario où il repêcherait un défenseur et qu’il avoue ouvertement qu’il considérerait comme options de bouger sa sélection devant une telle situation est révélateur à souhait : le CH vise un attaquant au prochain encan.
L’actuelle situation en termes de jeunes joueurs/espoirs au sein de l’équipe est connue : le nombre d’arrières prometteurs est élevé, alors que la relève chez les attaquants est beaucoup moins importante.
Un plus un égalant deux, le choix du Tricolore en juin, en termes de position, apparaît assez simple. Mais pas si vite…
STATISTIQUES HALLUCINANTES
Quelque part dans la Ligue junior de l’Ontario, un dénommé Zayne Parekh terrorise les gardiens depuis deux ans. Sa fiche, cette saison : 96 points, dont 33 buts, en 66 matchs. À seulement 17 ans, cette récolte lui a permis de prendre le huitième rang de toute la OHL. Importante précision. Parekh est… un défenseur.
« Je suis le meilleur défenseur offensif de ce repêchage », affirme sans même hésiter le jeune homme en entrevue avec le TVASports.ca.
« Je ne veux pas avoir l’air de me vanter, mais je suis confiant envers mes habiletés. Je peux générer ce que je veux ».
Vous en voulez plus ? L’an dernier, à sa première saison junior, l’arrière droitier a battu le record du circuit en ce qui a trait au nombre de buts marqués (20) par un défenseur de 16 ans.
L’ancienne marque était détenue par Rick Corriveau depuis 1988. Corriveau avait inscrit son 19e but à son 63e match de la saison. Parekh a marqué son 20e lors de son 41e match.
TALENT BIEN DÉVELOPPÉ
Zayne Parekh est le troisième garçon d’une famille de trois. Il joue au hockey depuis… pratiquement toujours.
« Avec mes deux frères qui jouaient, je les ai toujours vus sur la patinoire, en grandissant. Mon père n’a jamais joué, mais il est un grand fan de hockey. Il regarde tous les matchs possibles et je le voyais souvent réagir devant les parties. Alors sans grande surprise, ayant baigné dans ce type de famille où le hockey a toujours été présent, j’ai moi aussi eu envie d’expérimenter. Dès deux ans et demi, j’ai commencé à patiner et… je n’ai jamais arrêté ! »
Le style de jeu de Zayne Parekh est spectaculaire. Sa mobilité et ses aptitudes avec
Durant les prochains jours, TVA Sports et Le Journal vous présentent le portrait de cinq joueurs qui pourraient être sélectionnés avec le premier choix du Canadien le vendredi 28 juin prochain. Aujourd’hui : Zayne Parekh
« JE SUIS LE MEILLEUR DÉFENSEUR OFFENSIF DE CE REPÊCHAGE »
– Zayne Parekh
la rondelle donnent parfois l’impression qu’il est un quatrième attaquant.
Mais figurez-vous que cette capacité qu’il a à générer de l’offensive n’est pas innée.
« J’ai longtemps joué avec des joueurs plus vieux, alors je n’étais pas le meilleur offensivement, mais quand je suis revenu avec des gars de mon âge, à 15 ans, le jeu s’est mis à ralentir. J’ai alors commencé à avoir beaucoup de plaisir. Tout avait l’air plus facile. Je pouvais expérimenter des choses et c’est comme ça, tranquillement, que mon instinct offensif s’est développé. »
PRÊT À TOUT POUR PROGRESSER
Le joueur de hockey parfait n’existe pas. Si Parekh est clairement au-dessus de la grande majorité des joueurs d’âge junior offensivement parlant, il a encore du chemin à faire sur le plan défensif. Autant son audace lui sert bien lorsque vient le temps de produire quelque chose, autant son positionnement le rend parfois vulnérable aux attaques ennemies.
« Il y a énormément de place pour de l’amélioration ici », avoue humblement le principal intéressé.
Parekh a toutefois l’air d’un garçon très investi dans cette mission de faire mieux dans son territoire.
« Je pense que j’ai beaucoup progressé défensivement cette année et j’en suis heureux, car c’était l’un de mes objectifs principaux. Je parle beaucoup à mes entraîneurs […] J’essaie aussi de compétitionner davantage lors de mes confrontations à l’entraînement et je sens que cela se répercute lors des matchs […] Je sais à quel point le côté défensif est important dans la LNH. » Il a tout de même terminé la saison avec un différentiel de +39.
RENCONTRES AVEC LE CANADIEN
Lorsque Zayne Parekh parle de lui comme étant le « meilleur arrière offensif » de la prochaine séance de sélection, il a les chiffres et le rendement pour défendre sa déclaration.
Tout ceci nous ramène à notre prémisse. Si le tour de Kent Hughes arrive en juin et qu’il se retrouve devant Zayne Parekh, que fera-t-il ?
À l’heure actuelle, le jeune homme a été rencontré au moins deux fois par Montréal, dont une en personne, à Saginaw (où il évolue).
« Ils voulaient surtout savoir si j’allais demeurer le même type de joueur une fois dans la LNH, confie Parekh. Ils m’ont aussi demandé à quel point j’étais un compétiteur. Je leur ai répondu que j’en étais indéniablement un. Je veux gagner. C’est tout. »
Le Canadien a-t-il davantage besoin d’un défenseur que d’un attaquant, actuellement ? Non. Mais on n’a pas à fouiller bien loin pour trouver des cas où le club, en priorisant ses besoins au talent, s’est luimême coulé.
Et du talent, Parekh en a à revendre. « Montréal est une équipe historique. Tous les espoirs sans exception seraient heureux d’y être repêchés », lance le sympathique jeune homme.
Et avec qui se verrait-il jouer, à Montréal ? « Le club est très bien nanti derrière ! Je sais que Guhle est un excellent joueur et je pense que nous pourrions former une paire efficace. Cela serait cool !»