Le Journal de Montreal

Patrick Roy pourrait trouver le temps long à New York

- Stèphane Cadorette stephane.cadorette@ quebecorme­dia.com

Le simple fait que Patrick Roy ait guidé les Islanders en séries éliminatoi­res avec une poussée victorieus­e tardive en fin de saison relève presque du départemen­t des miracles. Il ne faut pas conclure qu’il est sorti du bois à New York, loin de là.

Éliminés en cinq matchs par les Hurricanes, les troupiers de Roy se sont démenés, mais on sentait les rivaux dans le siège du conducteur.

Les Islanders ont perdu seulement le dernier match par plus de deux buts et, dans ce cas-ci, le sixième but des Canes a été inscrit dans un filet désert.

Bref, ils ont été dans le coup, ils ont bien lutté, mais jamais ils n’ont été en mesure d’inscrire plus de trois buts dans un match. Leur attaque manque de punch et a été maîtrisée, ce qui fait qu’ils n’ont jamais pu causer la surprise espérée par des amateurs de Roy.

Sans rien lui enlever, au contraire, le scénario qui s’est concrétisé était assez prévisible.

De toutes les équipes qui se sont qualifiées pour les séries, ses Islanders affichaien­t le deuxième pire différenti­el de buts à -17, derrière les Capitals, à -37.

Encore plus démoralisa­nt, leur désavantag­e numérique a été le moins efficace de la ligue cette saison (71,5 %) et en séries, le taux de 66,7 % a été pire.

Avec une fiche de 20-12-5 en saison régulière, Patrick Roy a accompli beaucoup bien qu’il soit débarqué dans une situation qui n’était pas toute rose.

LES MAINS LIÉES

Le directeur général Lou Lamoriello a consenti de gros contrats à des joueurs qui ne produisent pas à la hauteur des attentes.

Anders Lee est le valeureux capitaine, mais à 8,95 millions $ pour 37 points, on a vu meilleur investisse­ment. Jean-Gabriel Pageau a du coeur à revendre, mais à 5 millions $ par année pour les deux prochaines saisons, ce n’est pas l’idéal.

Matthew Barzal a connu sa meilleure production offensive depuis son année recrue en 2017-18, mais il n’a pas exactement transporté l’équipe en séries avec deux buts.

Les Islanders ont la tête accotée dans le plafond salarial et ce n’est pas comme si Roy et Lamoriello pourront améliorer la situation en criant Cizikas.

PEU DE BEAUX ESPOIRS

Si au moins l’équipe misait sur une vaste banque d’espoirs de premier plan, les Islanders pourraient se dire que l’avenir à court terme s’annonce prometteur, mais ce n’est pas le cas. C’est là que ça fait le plus mal.

Le plus récent choix de premier tour des Islanders a été l’attaquant Simon Holmstrom... en 2019. À sa première véritable saison complète cette année à 22 ans (il a joué 50 matchs l’an dernier), il a été limité à 25 points.

Le Hockey News, dans son évaluation de la banque d’espoirs de chacune des 32 formations, estime que celle des Islanders fait partie des « moins impression­nantes de la ligue ».

Le journalist­e Scott Wheeler, du site The Athletic, se montre encore plus cinglant en classant les Islanders bons derniers. Il affirme que le groupe « manque sérieuseme­nt de potentiel et qu’il ne produira probableme­nt rien d’autre que des joueurs de profondeur ». Il n’a classé aucun espoir des Islanders dans sa liste des 100 meilleurs.

PAS FACILE

Bref, il est légitime de se demander s’il n’aurait pas été préférable que les Islanders implosent et qu’ils améliorent leur situation au repêchage plutôt que de se qualifier en séries.

Évidemment, il suffit de connaître Patrick Roy un brin pour savoir qu’il est hyper compétitif et qu’il n’aurait pas apprécié que son équipe coule à pic.

Quand même, en regardant les effectifs en place, la banque d’espoirs dégarnie et l’ambiance plutôt tiède au UBS Arena, on ne peut faire autrement que de se dire qu’à moins de changement­s drastiques, Roy est condamné à faire beaucoup avec peu.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Patrick Roy à son premier match derrière le banc des Islanders de New York, le 21 janvier dernier.

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