Le Journal de Montreal

Une bonne frousse pour Erik Bazinyan

Le verdict nul aurait très bien pu tourner à l’avantage de Shakeel Phinn

- DAVE LÉVESQUE Le Journal de Montréal

Shakeel Phinn a livré un match nul à Erik Bazinyan, hier, mais le résultat laisse une impression mitigée. Phinn semblait avoir gagné.

Dans un Cabaret du Casino surchauffé, Phinn (26-3-2, 17 K.-O.) pensait avoir infligé un premier revers à Bazinyan (320,-1 23 K.-O.) qui a conservé ses ceintures WBA Continenta­l et NABF des poids moyens (168 lb). Au terme des dix rounds, on est allé à la décision des juges.

Pasqualoe Procopio a donné l’avantage 97-93 à Phinn, Jack Woodburn a penché pour Bazinyan avec un pointage de 96-94 alors que Nicolas Esnault a donné un pointage nul de 95-95.

« Je pense que je l’avais et qu’ils ne voulaient pas lui donner une première défaite », a déploré Phinn.

« Ce n’était pas ma soirée, je sais que je pouvais faire mieux que ça », a bredouillé un Bazinyan qui avait un goût de défaite en bouche.

ROUND CRUCIAL

Phinn est passé proche de l’emporter dans la dernière minute du neuvième round. À deux reprises, il a roué Bazinyan de coups pendant qu’il était incapable de répliquer.

Chaque fois, l’arbitre Martin Forest a séparé les deux pugilistes, ce qui tranchait avec ce qu’il leur aurait dit avant l’affronteme­nt. « Quand l’arbitre m’a parlé dans le vestiaire, il m’a dit que s’il voyait cinq ou six coups sans que je réponde, il arrêterait le combat, a raconté Phinn. Là, j’en donne comme dix et il n’a pas arrêté le combat. Moi je me disais que c’était fini. »

L’entraîneur de Bazinyan, Marc Ramsay, soutient qu’il aurait été « fâché » si l’officiel avait interrompu le combat.

UNE AUTRE LIGUE

Mardi, lors de la conférence de presse, Bazinyan, ainsi que son promoteur Camille Estephan, avait mentionné qu’il était dans une autre classe que Phinn.

La remarque a peut-être piqué au vif le Brossardoi­s qui est entré dans le ring la rage au coeur et qui a tout donné face à un Bazinyan qui ne s’attendait manifestem­ent pas à autant d’adversité.

Après le combat, le clan Estephan a persisté et signé.

« Je pense que c’était la meilleure soirée de Phinn et l’une des moins bonnes d’Erik. »

AMBIANCE

Habitué d’être chez lui au Casino de Montréal, où il a disputé une dizaine de combats, Bazinyan se trouvait en environnem­ent hostile. Phinn avait énormément de partisans dans la salle comble.

Il y a d’ailleurs un bon bout de temps qu’il n’y avait pas eu autant d’ambiance pour un combat de boxe au Casino.

Il sera intéressan­t de voir si Eye of the Tiger offrira un combat revanche à Phinn qui a donné un bon spectacle.

Et avec une telle ambiance et deux boxeurs qui ont beaucoup de partisans, il y aurait du monde dans la salle.

MARTIN DUVAL FRAPPE FORT

En demi-finale, le léger (133 lb) Avery Martin Duval (11-0-1, 7 K.-O.) effectuait un retour dans le ring après 11 mois d’absence.

Le boxeur originaire de Saint-Clet a mangé tout rond l’Argentin Ezequiel Palaversic (8-3-1, 4 K.-O.) qui a beaucoup encaissé jusqu’à ce qu’il se retrouve au sol au troisième round et qu’il se relève le regard vide et que l’arbitre Albert Padulo Jr arrête le combat.

Quelques minutes plus tard, Martin Duval évoquait l’idée d’un affronteme­nt contre Thomas Chabot, un autre boxeur de l’écurie Eye of the Tiger.

 ?? PHOTO MARTIN CHEVALIER ?? Erik Bazinyan (à gauche) et Shakeel Phinn (à droite) ont livré un verdict nul, hier lors du gala de boxe d’Eye of the Tiger Management au Cabaret du Casino de Montréal.
PHOTO MARTIN CHEVALIER Erik Bazinyan (à gauche) et Shakeel Phinn (à droite) ont livré un verdict nul, hier lors du gala de boxe d’Eye of the Tiger Management au Cabaret du Casino de Montréal.

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