STROLL NE S’EXCUSE PAS
Le pilote québécois avait embouti la monoplace de l’Australien Daniel Ricciardo au dernier Grand Prix
MIAMI | Près de deux semaines après avoir embouti la voiture de Daniel Ricciardo lors d’un drapeau jaune au Grand Prix de Chine, le pilote québécois Lance Stroll refuse de reconnaître ses torts et de présenter ses excuses à l’Australien. Le malaise entre les deux pilotes continue à prendre de l’ampleur alors qu’il serait si simple d’ouvrir le dialogue.
Sur la pelouse du Hard Rock Stadium à Miami, Ricciardo a assuré au Journal que Stroll ne l’a jamais contacté depuis l’accident en Chine.
Retour en arrière à Shanghai. Alors que la voiture de sécurité s’apprêtait à sortir de piste pour une éventuelle relance au 27e tour, Stroll a littéralement foncé dans Ricciardo qui roulait en 9e position tout juste derrière la McLaren à l’approche d’un virage où la circulation était plus lente. L’impact a propulsé la monoplace RB dans les airs et hors du tracé en plus de l’endommager lourdement.
Ricciardo a ensuite dû abdiquer. Une fois dans les paddocks, il a parlé sous l’effet de la frustration et de la colère. D’autant plus qu’il avait entendu les commentaires du Canadien le traitant d’idiot pour avoir freiné trop brusquement.
«OÙAVAIT-ILLATÊTE?»
« C’est tellement frustrant. Les incidents en course surviennent évidemment, mais derrière une voiture de sécurité, cela ne devrait jamais être le cas, avait affirmé le pilote qui cumule, dans sa carrière, 244 départs et 32 podiums.
« Quand je regarde sa caméra de bord, mon sang bout, avait-il ajouté. Quand on nous voit freiner, on voit son casque tourné vers la droite en direction de l’apex du virage 14. Il ne me regarde même pas et quand il finit par regarder devant, il est déjà dans mon derrière. Ce n’était pas qu’un petit contact. C’était très dur.
« Je ne sais pas ce qu’il faisait ni où il avait la tête. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de me suivre et de se préoccuper de regarder devant, ce qu’il n’a pas fait. »
Ricciardo, 34 ans, espérait que son jeune rival de 25 ans assume ses responsabilités dans les heures suivant le Grand Prix de Chine. Il ne l’a pas fait.
Avance rapide à Miami, 12 jours après l’accident qui a coûté les premiers points de la saison à Ricciardo. Stroll n’a toujours rien dit. Et l’Australien ne s’attend plus à rien de sa part.
PAS LA VÉRITÉ
Durant la conférence de presse de la FIA lançant les activités de la semaine, en début d’après-midi, le pilote Aston Martin n’a que très brièvement répondu à une question sur le sujet, déviant l’attention vers le week-end chargé en Floride.
« C’est de l’histoire ancienne. C’est dommage », a-t-il commenté en quelques mots.
Aurait-il parlé à son rival chez RB pour s’expliquer ou présenter des excuses ?
« Tout ça reste derrière les portes closes », a-t-il indiqué, hésitant à répondre, laissant alors croire qu’il l’avait fait.
SILENCE RADIO DIT RICCIARDO
Le malaise perdure donc, car Stroll n’a jamais ouvert le dialogue avec Ricciardo.
« Il ne m’a pas parlé et il ne m’a jamais appelé ou envoyé de message », a répondu l’Australien questionné par Le Journal au quartier général de RB, tout juste après la conférence de presse de la FIA.
Il a aussi voulu savoir ce que Stroll avait dit sur le sujet en conférence. Entendant la réponse, il s’est contenté de sourire à pleines dents et d’ajouter qu’il ne s’attendait plus à rien de la part de Stroll.
« Si c’était moi le fautif, je me serais excusé. J’ai eu un accrochage avec Yuki [Tsunoda] il y a quelques années et j’avais présenté mes excuses. »
Le vainqueur de huit courses dans sa carrière laisse la porte ouverte pour d’éventuelles excuses ou le début d’un dialogue, même s’il sait qu’il ne mènerait nulle part. À la lumière de la réponse de Stroll, il ne se fait aucune illusion.