Trois suspects indiens sont arrêtés pour un meurtre
AFP ET AGENCE QMI | La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé hier l’arrestation de trois ressortissants indiens soupçonnés d’avoir appartenu à une équipe ayant assassiné le leader sikh Hardeep Singh Nijjar dans l’ouest du pays il y a presque un an.
Les hommes, deux de 22 ans et un de 28 ans, sont accusés de meurtre avec préméditation et de conspiration en lien avec la mort de la victime.
Ils ont été interpellés à Edmonton, en Alberta, où ils résident. Ils sont derrière les barreaux en attendant la suite de la procédure.
Ils se trouvent au Canada depuis trois à cinq ans, a précisé la GRC. Selon Global News, ils seraient entrés au Canada en utilisant des visas étudiants, information que la GRC a refusé de commenter.
Les trois suspects auraient joué différents rôles, soit tireur, chauffeur et guetteur, le 18 juin 2023, le jour où le leader sikh a été abattu sur le stationnement du temple sikh qu’il dirigeait à Surrey, en banlieue de Vancouver, en Colombie-Britannique.
PAS FINI
« Cette enquête ne s’arrête pas là. Nous savons que d’autres personnes ont pu jouer un rôle dans cet homicide et nous sommes déterminés à les retrouver et à les arrêter », a déclaré Mandeep Mooker, officier responsable de l’équipe d’enquête sur les homicides à la GRC.
Il a également affirmé que la police tentait de déterminer « s’il y a des liens à établir avec le gouvernement indien ».
Militant pour la création d’un État sikh, Hardeep Singh Nijjar, arrivé au pays en 1997 et devenu citoyen canadien en 2015, était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de terrorisme et de conspiration en vue de commettre un meurtre.
Des accusations que l’homme de 45 ans niait, selon l’Organisation mondiale des sikhs du Canada, regroupement à but non lucratif qui défend les intérêts des sikhs canadiens.
D’AUTRES SUSPECTS POSSIBLES
« C’est un peu un soulagement de savoir que l’enquête progresse », a pour sa part réagi Moninder Singh, ami proche de Hardeep Singh Nijjar.
« C’est l’Inde en fin de compte qui est responsable et qui embauche des gens pour assassiner des dirigeants sikhs dans des pays étrangers », a-t-il affirmé, exhortant Ottawa à « exiger des comptes » du gouvernement indien.
En septembre, Justin Trudeau avait publiquement incriminé les services de renseignements indiens dans cette affaire. New Delhi avait aussitôt qualifié ces accusations d’« absurdes ».
Un mois plus tard, le gouvernement canadien avait été contraint de rapatrier plusieurs dizaines de diplomates basés en Inde après la menace de New Delhi de retirer leur immunité diplomatique.
Le Canada est le pays qui compte le plus grand nombre de sikhs en dehors de leur État d’origine, le Pendjab, en Inde.