Pas d’essoufflement au campement de McGill
Les manifestants propalestiniens n’entendent pas quitter les lieux
Les manifestants propalestiniens sont loin de vouloir quitter le terrain de l’Université McGill où ils ont monté leur campement il y a huit jours et s’attendent à voir plus de monde rejoindre le mouvement dans les prochains jours.
« Les cours sont finis depuis trois jours à McGill et on voit qu’il y a toujours autant de gens qui viennent protester. On pense qu’il y aura plus de monde pendant la fin de semaine », explique Ali Salman, l’un des porte-parole du campement.
Bien que le premier ministre du Québec François Legault ait dit jeudi que la police devrait intervenir pour démanteler le campement, la présence policière était très minime hier matin. Seulement deux voitures de police sur la rue Sherbrooke surveillaient les étudiants qui amenaient de l’eau et des vivres pour la centaine de jeunes qui dorment là. En fin de journée, il n’y restait qu’une seule autopatrouille.
Lors d’une mêlée hier M. Legault a réitéré qu’il s’agissait « d’un campement illégal ».
« L’université McGill a demandé que ce soit démantelé, c’est sur son terrain, a-t-il signalé. Il y a toutes sortes de façons qui sont très légales de manifester. Maintenant, de faire un campement sur un terrain d’une université qui ne veut pas ce campement, c’est illégal. »
LA GUERRE À L’AVANT-PLAN
Pour Ali Salman, il n’y aura pas de recul du mouvement tant et aussi longtemps que l’université ne cessera les financements de certaines organisations ayant des liens avec Israël. Surtout que le campement fait parler de la guerre que se livrent Israël et le Hamas et permet de remettre en avant dans l’actualité ce qui se passe à Gaza.
En soutien aux étudiants et manifestants, plusieurs professeurs se joignent à la manifestation depuis huit jours.
« Ce sont nos étudiants qui sont en train de lutter pour la Palestine, c’est notre obligation de venir les soutenir. On se sent responsable », explique Krista Lynes, professeure au département de communication à l’Université Concordia.
CHANGER LES CHOSES
Pour elle et sa consoeur, les manifestants montrent bien qu’ils ont une véritable conscience collective politique et qu’ils ont besoin de soutien.
« Les étudiants sont ici parce qu’ils veulent faire changer les choses, comme des étudiants l’ont fait il y a des années pour manifester contre la guerre du Vietnam ou l’apartheid en Afrique du Sud », explique Michelle Hartman, qui enseigne la littérature arabe à l’Institut d’études islamiques de l’Université McGill.
Tout au long de la journée d’hier, de nombreux passants sont venus voir à quoi ressemblait le campement, prendre des photos et parler aux manifestants présents pour leur offrir des choses ou les saluer.
En après-midi, la grande prière du vendredi a été organisée pour les personnes de confession musulmane à côté du campement. Plusieurs dizaines de personnes y ont assisté.
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