La vulgarité de Trump au centre du procès
Son ex-directrice des communications a témoigné hier
AFP | Une ancienne conseillère de Donald Trump a raconté hier comment les révélations sur ses propos vulgaires et outranciers visà-vis des femmes avaient plongé sa campagne présidentielle dans la « crise » en 2016.
« Très nerveuse », selon ses propres mots, éclatant même en sanglots durant son témoignage, Hope Hicks, qui fut directrice de la communication de la Maison-Blanche de 2017 à 2018, a décrit un candidat « très impliqué » dans tous les aspects de sa campagne, à qui elle rendait compte directement.
Dans ce procès aux enjeux politiques énormes, l’ancien président des ÉtatsUnis est poursuivi pour 34 falsifications de documents comptables liées à un paiement pour éviter un scandale sexuel quelques jours avant l’élection remportée sur le fil contre Hillary Clinton, en novembre 2016.
La somme, 130 000 $, avait été versée par l’avocat de Donald Trump et personnage central de l’affaire, Michael Cohen, à Stormy Daniels, une ancienne star de films pornographiques, pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue avec le magnat de l’immobilier en 2006, alors qu’il était déjà marié avec son actuelle épouse, Melania. Une relation que Donald Trump dément.
INTIMIDÉE
Hope Hicks évite le plus possible de croiser son regard. Avec « M. Trump », comme elle l’appelle, elle n’a plus de contacts depuis « l’été-automne 2022 », précise-t-elle.
Le procureur Matthew Colangelo l’interroge surtout sur un épisode qui précède le paiement à Stormy Daniels.
À un mois du scrutin en 2016, le Washington Post diffuse une vidéo où l’on entend Donald Trump se vanter dans des termes crus d’avoir un comportement offensif avec les femmes, comme de « les attraper par la chatte ».
« J’étais inquiète, très inquiète », se souvient-elle, lorsque l’accusation produit le courriel que lui envoie, le 7 octobre 2016, le journaliste du Washington Post .Et quand elle entend pour la première fois les extraits, « j’étais un peu abasourdie […] il y avait un consensus sur le fait que ça allait faire mal et qu’on était face à une crise », ajoute-t-elle.
Pour l’accusation, cet épisode a encouragé Donald Trump à tout faire pour éviter un nouveau scandale avant le scrutin de novembre 2016, quitte à acheter le silence de Stormy Daniels.
Le 28 octobre 2016, un contrat de confidentialité avait été signé avec l’ancienne star de films pornographiques.
Hope Hicks a brossé un portrait peu flatteur de Michael Cohen.
« Il aimait se qualifier de “réparateur” », mais d’abord « il cassait pour pouvoir réparer », lâche-t-elle.
Quant à Donald Trump, elle le décrit comme s’inquiétant de la réaction de sa femme, Melania, quand le Wall Street Journal fait état d’un premier paiement pour acheter le silence de Karen McDougal, une mannequin de Playboy.
Les débats à New York reprendront lundi.