Pas vraiment facile de se représenter seule
Une locataire de Québec qui a décidé de s’opposer à l’avis de reprise de son logement s’est sentie un peu comme David contre Goliath, alors qu’elle se représentait seule devant le Tribunal administratif du logement.
« D’être en cour, c’est intimidant. Je me sens comme si je faisais de quoi de pas correct. Je veux dire, je paie mon loyer », a lancé Véronique Villeneuve, que Le Journal a rencontrée à la sortie de son audience en avril.
C’est que le propriétaire de son appartement de l’arrondissement Charlesbourg voulait le reprendre, pour lui et sa conjointe.
La préposée aux bénéficiaires de 46 ans s’y est opposée et a tenté de convaincre le juge de rejeter la requête parce qu’elle a été déposée hors délai.
Face à elle, l’avocate de la partie locatrice a demandé de relever son client de ce défaut en expliquant qu’il a dû voyager à l’étranger et en plaidant qu’il voulait trouver une entente à l’amiable.
Dans une décision récente, le tribunal a donné raison à la locataire qui pourra ainsi conserver son logement.
IMPACTS
« J’en dors plus », avait affirmé Mme Tremblay, qui expliquait ne pas en être à son premier différend avec les responsables de l’immeuble.
« C’est stressant. C’est parce que là, c’est la crise du logement. J’ai un gros chien, c’est pas un chihuahua. Faudrait que je déménage, disait-elle. Financièrement, j’ai pas les moyens de mettre 2000 $ sur un déménagement. »
Ce logement 6 et demi où elle habite avec sa fille lui convient bien puisqu’il se situe près de ses proches, dont sa mère « qui vient d’être placée ».
« Je suis bien dans mon appartement, moi. Pourquoi je partirais ? »
« Je vais tomber dans plus petit, au même prix, où mon chien ne sera peut-être pas le bienvenu », craignait la femme.
« J’ai pas les moyens [d’avoir un avocat], j’ai pas plus les moyens de déménager », affirmait la locatrice.
Quant au fait de se représenter seule devant un tribunal administratif, « il faut faire ses recherches » pour connaître ses droits précisait-elle.