« La lesbienne qu’on ne voulait pas »
Elle dénonce le message reçu par erreur d’un employeur
Une Gaspésienne dénonce le message « homophobe » qu’elle aurait reçu par erreur après avoir postulé pour un emploi dans une entreprise locale dans lequel on peut lire que « c’est la lesbienne de l’année passée qu’on ne voulait pas ».
Jennifer Bourget relate qu’elle a eu toute une surprise en ouvrant ses courriels il y a quelques jours après avoir déposé sa candidature à l’établissement Boutique et Motel Le Macareux de Percé.
Un bref message l’informait d’abord que sa candidature n’était pas retenue et lui souhaitait « bonne chance », selon une partie de l’échange de courriels qu’elle a fournie au Journal.
Mais plus bas, il était joint une autre correspondance qui visiblement ne lui était pas destinée. « Je ne vois toujours pas le CV ? Mais, de toute façon je ne l’appellerai pas ! C’est la lesbienne de l’année passée qu’on ne voulait pas », peut-on lire.
Le message contient également une allusion à deux autres individus.
« C’EST DE LA DISCRIMINATION »
Mme Bourget a dénoncé la situation dans une publication sur les réseaux sociaux qui a généré plus de 300 commentaires pour la soutenir.
« Oui, le message m’a beaucoup blessée. Je me dis qu’on est rendus en 2024, c’est plus supposé d’arriver ces choses-là. Ça n’a pas de bon sens. C’est homophobe, c’est de la discrimination », soutient la femme de 36 ans, en entrevue avec Le Journal.
Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait pas été possible de parler aux responsables du commerce, malgré nos tentatives.
EXCUSES
Sur sa page Facebook, l’équipe du Macareux s’est dite « profondément désolée du message malheureux qui a malencontreusement été partagé » tout en évoquant « l’erreur malheureuse d’un échange privé qui ne reflète en rien les valeurs de notre groupe de travail ».
« Soyez assurés que nos critères d’embauche n’ont rien à voir avec l’orientation sexuelle et que nous avons, au contraire, toute l’empathie et l’amour du monde pour tous les êtres humains », précise la publication.
Jennifer Bourget affirme de son côté que si elle en parle publiquement, « c’est pas pour leur nuire à eux », mais plutôt pour que les employeurs « se rendent compte qu’aujourd’hui, c’est plus supposé de se faire ».
« On a un nom, on a envoyé notre CV. Je m’appelle Jennifer Bourget, je ne m’appelle pas “la lesbienne” », lance-t-elle.
La trentenaire affirme qu’elle entend porter plainte à la Commission des droits de la personne.