Le Journal de Montreal

Trump part en tête, mais devra faire mieux

À six mois de l’échéance électorale, prédire l’issue de la campagne présidenti­elle relève de la voyance plus que de la science.

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Rien n’est joué donc, mais une écrasante majorité de sondages pointent vers un avantage certain pour Donald Trump.

PAS UN CONCOURS DE POPULARITÉ

En ce 4 mai, la seule certitude réside dans le résultat du vote populaire. Comme en 2020 et tout comme Hillary Clinton en 2016, Joe Biden va obtenir plus de votes.

Même si le taux de participat­ion baissait ou que des électeurs regrettaie­nt leur choix de 2020 pour favoriser le candidat républicai­n, la marge confortabl­e, sept millions, ne disparaîtr­ait pas brutalemen­t.

À ce chapitre, il n’est pas inutile de rappeler que les deux derniers présidents républicai­ns ont perdu le vote populaire. Les candidats savent que l’élection se joue plutôt sur le nombre de grands électeurs cumulés.

Pour parvenir au chiffre magique de 270 grands électeurs (sur 538), c’est donc moins le nombre de votes que le nombre d’États (et leur poids démographi­que) qu’il faut considérer. C’est ici que Donald Trump a les devants.

Sur les 50 États qui se prononcero­nt le 5 novembre, nous connaisson­s déjà les préférence­s de plus de 40 d’entre eux. Ce sont donc une poignée d’États, les swing states (États pivots), qui déterminer­ont l’issue de la bataille.

Quand on porte notre attention sur ces États, le Nevada, l’Arizona, la Géorgie, la Pennsylvan­ie, le Michigan et le Wisconsin, on constate rapidement que le républicai­n est en avance dans la majorité d’entre eux.

C’est donc Joe Biden qui affronte le parcours le plus difficile. Il lui faut s’imposer dans trois ou quatre de ces États pour obtenir un second mandat. Il accuse actuelleme­nt un retard dans au moins quatre d’entre eux.

TRIBUNAUX ET MÉDIAS

La campagne 2024 est historique. Jamais dans l’histoire du pays un candidat à la présidence n’a affronté un tel barrage de procès importants. Donald Trump doit donc maximiser le temps passé à l’extérieur du tribunal.

Il le fait efficaceme­nt jusqu’à maintenant, multiplian­t les attaques contre l’« État profond » dont il serait la victime. Cette stratégie le sert bien, tout comme l’exploitati­on de ses thèmes préférés : l’économie, la sécurité à la frontière et l’immigratio­n.

Lancés dans la course aux primeurs et aux cotes d’écoute, les médias américains fournissen­t au républicai­n une publicité gratuite qu’il sait mettre à profit.

Si Donald Trump part en tête, qu’il sait galvaniser ses partisans et attirer les projecteur­s, il doit aussi considérer un facteur déterminan­t.

Sa seule base partisane est insuffisan­te pour coiffer Biden. Il lui faudra attirer les républicai­ns déçus, mais, surtout, les électeurs indépendan­ts. Outre sa position alambiquée sur l’avortement, il ne leur a rien offert jusqu’à maintenant.

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Donald Trump à la une du magazine Time. Cette page frontispic­e et une entrevue avec lui ont été dévoilées cette semaine.
CAPTURE D’ÉCRAN DU TIME MAGAZINE La photo de la semaine Donald Trump à la une du magazine Time. Cette page frontispic­e et une entrevue avec lui ont été dévoilées cette semaine.
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