Le Hamas accuse Nétanyahou d’entraver l’accord
BANDE DE GAZA | (AFP) Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé hier le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou de chercher à entraver les efforts en vue d’une trêve dans la guerre dévastatrice à Gaza, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide.
Au 7e mois de la guerre déclenchée par une attaque sanglante sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, les bombardements israéliens quotidiens sur la bande de Gaza menacée de famine se poursuivent, tuant 26 personnes ces dernières 24 heures selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.
Les frappes ont notamment visé Rafah, ville du sud du territoire palestinien assiégé où M. Nétanyahou veut lancer une offensive terrestre pour « anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu’il considère comme terroriste, de même que les États-Unis et l’Union européenne.
« Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah », a-t-il répété jeudi, en réaffirmant son intention de lancer cette offensive « avec ou sans accord » de trêve.
REFUS D’ISRAËL
Tout en disant étudier l’offre de trêve « dans un esprit positif », Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que les déclarations de M. Nétanyahou sur un assaut à Rafah « visent clairement à faire échouer toute possibilité d’accord ».
« Nétanyahou n’est pas intéressé par un accord et fait donc des déclarations dans les médias pour contrecarrer les efforts en cours » en vue d’une trêve de 40 jours associée à une libération d’otages retenus à Gaza, a-t-il accusé.
M. Badran a indiqué à l’AFP que les négociateurs du Hamas examinaient l’offre avant un retour au Caire où se tiennent généralement les discussions via les médiateurs – Qatar, Égypte, États-Unis.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, maintient ses exigences avant tout accord, en premier lieu un cessez-le-feu définitif et un retrait total des forces israéliennes de Gaza.
Ce qu’Israël refuse. Ces déclarations des protagonistes jettent le doute sur la conclusion rapide d’un accord en vue d’un cessez-le-feu malgré les efforts de la communauté internationale, surtout des États-Unis, allié principal d’Israël.