Une perte pour la politique québécoise
En plus de représenter une lourde perte pour Québec Solidaire, le départ d’Émilise Lessard-Therrien s’avère aussi un constat d’échec pour notre monde politique québécois.
L’ex-co-porte-parole de QS représente exactement le modèle de jeune qu’on tente d’attirer en politique, non sans grande difficulté. Elle est brillante, dynamique, dévouée, avec plein d’idées pour faire avancer le Québec et les régions.
Plus encore, elle était un modèle féminin. Il en faut encore beaucoup plus pour en inspirer et en attirer d’autres en politique.
TRANSFORMER LA « GAME »
Plus il y aura de femmes en politique, et plus ça va être facile de transformer la « game » qui rebute plusieurs d’entre elles à faire le saut. C’est ce que m’avait dit Mme Lessard-Therrien lors d’un long entretien, quelques semaines avant de prendre une pause professionnelle pour des raisons de santé.
La co-porte-parole concevait d’ailleurs l’implication en politique des femmes comme une réappropriation des pouvoirs, où l’intérêt des citoyens devrait primer. « Les compétences en gestion, en organisation, en prendre soin, c’est ça aussi que la politique doit faire à mon sens », m’avait-elle exposé.
SUIVRE SON INSTINCT
L’ex-députée rêvait d’une assemblée plus représentative, plus sensible, plus humaine, et capable d’être plus proactive.
Elle a été déçue, ne disposant d’aucun espace pour « semer de nouvelles idées, tenter l’incalculable, le risque », comme elle l’a partagé dans son message de départ sur Facebook. C’est triste.
Plusieurs ont relevé le fait qu’Émilise Lessard-Therrien aurait dû être là plus longtemps, qu’elle connaissait le parti.
« Elle suit son instinct, c’est une de ses forces », m’avait dit cet hiver le député Sol Zanetti, à propos de sa collègue. Comme d’autres qui la connaissent très bien, je suis convaincue qu’on la reverra dans un autre rôle, encore plus forte. Mais il n’en demeure pas moins qu’on a grandement besoin de femmes et d’hommes comme elle en politique.