Le duo Biron-Abergel n’est pas rassurant
Le ministre Christian Dubé a présenté sa top gun, à laquelle il a associé un vice-président exécutif aux opérations pour diriger Santé Québec.
Geneviève Biron et Frédéric Abergel se voient confier la lourde tâche de mettre en place le monstre qu’a créé le ministre Dubé pour améliorer le système de santé.
Leur mission paraît déjà vouée à l’échec. Pensons à l’alarme lancée par les médecins spécialistes sur les ratés d’Optilab pour comprendre les méfaits d’une hypercentralisation.
Peut-on vraiment croire qu’en éloignant le centre de décision du lieu de l’action, le réseau ira mieux ? Il faudrait être naïf.
CONFIANCE ABSENTE
Je suis guéri de l’infection virale qui m’a cloué au lit et presque fait mourir. Cependant, je demeure hospitalisé pour reconditionner mes tissus musculaires et retrouver ma mobilité. J’ai donc l’occasion d’échanger tous les jours avec le personnel.
Avant même que le ministre annonce la nomination de sa super-dirigeante, j’entendais quelques personnes douter des bienfaits de sa réforme. Ces nominations ont fait encore plus jaser le personnel.
Jusqu’à présent, je n’ai rencontré aucun employé qui ait été ébahi par les deux vedettes de Christian Dubé, certains allant jusqu’à trouver le point de presse vide de contenu.
Il s’ajoute à ce grand scepticisme la connaissance qu’avait le personnel de monsieur Abergel. Celui-ci était le directeur général du CHUM et on n’appréciait pas sa contribution à l’établissement. Au contraire, plusieurs lui reprochaient de démolir ce que son prédécesseur avait construit.
Sa quête excessive d’économie de bouts de chandelles a fragilisé les services.
Quant à madame Biron, ses balbutiements et ses origines affectent sa crédibilité aux yeux du personnel. Le personnel la voit comme un cheval de Troie amené dans l’enceinte publique pour y augmenter les interventions du secteur privé.
L’approche autoritaire du ministre, qui a forcé l’adoption de sa loi sous le bâillon, n’a pas permis de faire un travail de conviction auprès des acteurs du réseau et d’obtenir une solide mobilisation du personnel pour optimiser sa performance.
On enregistre son premier échec.
LES EFFETS PERVERS
L’origine de madame Biron laisse perplexe quant aux risques de conflit d’intérêts. Plusieurs appréhendent que le mur ne soit pas étanche avec sa famille et les laboratoires Biron. Ils craignent les pertes de temps à surveiller sa probité au détriment de l’attention à apporter aux usagers.
On rapporte que les départs de Frédéric Abergel de précédents emplois n’ont jamais fait pleurer qui que ce soit. Aura-t-il l’autorité morale pour mobiliser ses ex-collègues directeurs généraux ?
La DPJ est sous le projecteur ces temps-ci. Il faut cependant savoir qu’avec la réforme Barrette créant des CISSS et des CIUSSS, plusieurs intervenantes ont abandonné leur fonction à la DPJ, la privant ainsi de leur expertise en se relocalisant dans un CLSC.
Observerons-nous les mêmes effets avec la concentration chez un seul employeur, soit un manque de ressources pour des postes complexes ?
Le ministre Dubé construit un écheveau inextricable !