Le Journal de Montreal

Hausse du chômage aux États-Unis

Les embauches ont également été moins nombreuses, en avril, avec tout de même 175 000 emplois créés

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WASHINGTON | (AFP) Le marché de l’emploi a ralenti en avril aux États-Unis, avec des embauches en baisse et un chômage en légère hausse, au moment où la Fed lutte contre un rebond de l’inflation et à six mois de l’élection présidenti­elle.

En avril, 175 000 emplois ont été créés, contre 315 000 en mars – données révisées en hausse –, selon les chiffres publiés hier par le départemen­t du Travail.

Le taux de chômage a lui légèrement augmenté, à 3,9 % contre 3,8 %.

Les analystes attendaien­t 240 000 créations d’emplois et un taux de chômage stable à 3,8 %, selon le consensus de Market Watch.

La situation de l’emploi est un sujetphare de la course à la Maison-Blanche, pour l’élection présidenti­elle du 5 novembre, qui devrait voir, comme en 2020, un duel entre le président démocrate, Joe Biden, et son prédécesse­ur républicai­n, Donald Trump.

« Le grand retour de l’Amérique continue », a ainsi salué Joe Biden dans un communiqué.

« Lorsque j’ai pris mes fonctions [en janvier 2021], j’ai hérité d’une économie au bord du gouffre, avec la pire crise économique en un siècle. », a-t-il ajouté, dans une critique directe à Donald Trump.

Celui-ci a, sur son réseau social Social Truth, dénoncé les « horribles chiffres de l’emploi juste annoncés. Un grand bazar avec de fausses estimation­s. Ils auraient dû [lui] demander de donner des prévisions. Biden détruit notre pays !!! »

BAISSE DES TAUX

En avril, ce sont notamment les secteurs de la santé, des services sociaux, du transport et de la logistique qui ont embauché, précise le départemen­t du Travail dans son communiqué.

Les créations d’emplois ont augmenté « au rythme le plus lent depuis octobre 2023 », et la variation annuelle des salaires est inférieure à 4 % « pour la première fois depuis 2021 », a relevé Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, dans une note.

Le salaire horaire moyen a augmenté de 7 cents, soit 0,2 %, pour atteindre 34,75 $ US, détaille le départemen­t du Travail. Au cours des 12 derniers mois, le salaire horaire moyen a augmenté de 3,9 %.

LA FED À L’AFFÛT

La situation de l’emploi est regardée de près par la banque centrale américaine, la Fed, qui cherche à lutter contre la flambée des prix.

Car, si un marché du travail solide est une bonne nouvelle pour les employés, le manque de main-d’oeuvre depuis près de trois ans a contribué à alimenter l’inflation.

Ces chiffres devraient « aider les responsabl­es de la Fed à reprendre confiance dans la capacité de l’inflation à retrouver le chemin de 2 % », a souligné Nancy Vanden Houten, cheffe économiste pour Oxford Economics.

Et donc à ne pas trop tarder à entamer la baisse des taux.

Cette perspectiv­e a fait bondir Wall Street hier.

Le Dow Jones s’est élevé de 1,18 %, l’indice Nasdaq a grimpé de 1,99 % et l’indice S&P 500 a gagné 1,26 %.

« Le marché du travail reste relativeme­nt tendu, mais les conditions de l’offre et de la demande sont désormais mieux équilibrée­s », avait souligné mercredi le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une conférence de presse.

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