Un verdict nul qui soulève beaucoup de questions
Erik Bazinyan a retenu sa ceinture des poids super-moyens de la NABF
Erik Bazinyan avait beaucoup à perdre en affrontant Shakeel Phinn jeudi soir. Il n’a pas perdu le combat, mais pour le reste, on peut se poser des questions.
Ce verdict nul entre les deux boxeurs québécois a causé la surprise. Après tout, dans le camp de Bazinyan, on disait qu’il était dans une autre classe que Phinn. Mais celui-ci a démontré qu’il pouvait boxer d’égal à égal avec son ami.
« Ce soir, il était du niveau d’Erik », a admis l’entraîneur Marc Ramsay après le combat.
Bazinyan a retenu son titre NABF des poids super-moyens (168 lb), mais sa fiche n’est plus parfaite, même si on n’y voit pas de défaite. Le boxeur de Laval présente maintenant un dossier de 32-0-1 (23 K.-O.).
Et jeudi, malgré le résultat, il n’a pas été le meilleur boxeur dans le ring. C’était Phinn l’agresseur. Il n’avait rien à perdre et il a foncé. Il a su saisir sa chance.
UN MAL POUR UN BIEN ?
Puisqu’il est classé troisième aspirant de trois des quatre grands organismes de boxe au monde, Bazinyan se devait de gagner de façon convaincante. Dans ce contexte, un verdict nul est pratiquement une défaite, comme il l’a admis, encore sous le choc, quelques minutes après la décision.
Mais ça pourrait peut-être jouer en sa faveur en fin de compte parce que sa fiche faisait en sorte que les boxeurs mieux classés que lui étaient peut-être hésitants à l’affronter.
Qui sait maintenant si des noms comme Jaime Munguia, Edgar Berlanga, Diego Pacheco ou, pourquoi pas, David Benavidez seraient intéressés à lui faire une offre ?
« C’est sûr que les gars [mieux classés] vont se dire : on le prend, il s’est fait faire mal par un gars qui n’a pas une fiche fantastique », a soutenu Phinn.
COUP DE POUCE
Dans le camp de Bazinyan, on estime que ça peut aller dans un sens comme dans l’autre.
« Il y a bien des gars qui ne voulaient pas se battre avec lui qui vont vouloir maintenant. Quand tu vois sa performance, c’était un C+, ce n’était pas un A, a avancé le promoteur Camille Estephan. On a pensé que ça serait bien facile de booker des gars avec Makhmudov après sa défaite en Arabie saoudite et ce n’est pas plus facile. »
L’entraîneur Marc Ramsay a mentionné qu’il avait vu les deux situations au cours de sa carrière.
« Une super performance, des fois, c’est ça qui te donne le coup de téléphone que tu attends. Des fois quand tu peux paraître un petit peu plus vulnérable, je pense à Jean Pascal qui a pris une défaite contre Carl Froch, on a eu un téléphone de la part du clan Diaconu pour faire un combat et six mois après, on était champion du monde, alors rien n’est impossible. »
Ce qu’on sait, c’est que la boxe locale est ressortie grande gagnante de ce combat qui opposait la Rive-Sud (Phinn) à Laval (Bazinyan). On parlait déjà de combat revanche quelques minutes après la dernière cloche.