UNE PAUSE SALUTAIRE POUR SAMUEL GIRARD
AGENCE QMI | Le défenseur québécois de l’Avalanche Samuel Girard « n’était plus capable de ne prendre qu’une bière » en raison de l’anxiété, de la dépression et des menaces de mort qu’il recevait, a raconté son père, Tony Girard.
Accablé, l’athlète originaire de Roberval a fini par se prévaloir du programme d’aide aux joueurs de la LNH et de l’Association des joueurs, en novembre dernier. Environ six semaines plus tard, il était de retour avec l’Avalanche, comme un homme nouveau.
« Ça a été un excellent geste de sa part, premièrement c’est venu de lui-même, a raconté son père, dans un touchant entretien accordé à l’émission JiC, hier. Il en avait parlé un peu avec Jonathan Drouin, qui lui a donné un petit coup de main là-dedans. »
« Quand il nous a contactés pour nous le dire, il était déjà parti là-bas et se faisait soigner, a-t-il poursuivi. Ça nous a fait de quoi, mais on s’est dit qu’il allait s’en sortir. »
Se retrouver à 18 ans « avec des millions dans les poches » n’a pas été facile pour son fils, a avancé Tony, qui a assuré que Samuel avait été appuyé par toute sa famille au cours du processus.
« Ce n’est pas le hockey qui est important dans la vie, c’est ce qui se passe là-dedans », a-t-il expliqué, en pointant sa tête.
PAS LE DROIT À L’ERREUR
« Des vedettes de même, ça n’a pas le droit à l’erreur, a déploré Tony Girard. Sam, un moment donné, dans le passé, il a eu des menaces de mort. Des lettres de menaces avec des photos de chez lui. Il a comme eu peur. »
« Même aujourd’hui, ça arrive encore et ce n’est pas drôle, ces choses-là. […] Sam n’était plus capable de ne prendre qu’une bière pour enlever ces mauvaises pensées-là au sujet des gens qui ne l’aimaient pas », a-t-il soutenu, évoquant une problématique avec l’alcool.
Mais qui peut bien en vouloir à ce point à Samuel Girard, un défenseur de la LNH qui fait son travail honnêtement, qui donne de l’argent à des fondations et qui ne semble pas dire un mot plus haut que l’autre ?
DÉPRESSION
« C’est du monde qui, probablement, ne connaît absolument rien au hockey, on en a parlé en masse, de ces choses-là, avec son agent André Ruel et Pat Brisson », a lancé son père.
« Avec l’internet et les médias sociaux, c’est plus facile d’essayer de détruire une personne », a-t-il estimé.
« Ce sont des choses qui se sont accumulées au fil des années, Samuel a fait de l’anxiété et il était rendu avec une dépression », a ensuite résumé son père.
Mais la fierté du Lac-Saint-Jean s’est admirablement reprise en main après avoir demandé de l’aide, a salué Tony Girard.
« FIERS DE NOTRE GARS »
« On en a pleuré un coup, la famille, mais on était fiers de notre gars, a-t-il souligné. J’ai encore “le motton” quand j’en parle. À 25 ans, se prendre en main tout seul et se sortir de ça, chapeau. »
Heureusement, il est plus facile aujourd’hui pour un homme traversant des moments difficiles d’en parler et d’obtenir de l’aide, a indiqué le paternel, qui souhaite que l’exemple de Samuel inspire d’autres jeunes à faire de même.
« C’est une autre vie après ça, a-t-il affirmé. Samuel n’est plus comme il était. Il joue avec le sourire, il est heureux. Il nous appelle tous les jours. »
Après avoir longtemps caché ses problèmes à ses proches, son fils est maintenant transparent.
« Il ne se sentait pas bien et pensait nous
Le père du défenseur de l’Avalanche est très fier du parcours de son fils, qui a combattu l’anxiété, l’alcool et la dépression
faire mal, a raconté le paternel. Depuis ce temps-là, il nous en parle. Maintenant, c’est un livre ouvert, Sam. »
SON FRÈRE À SES CÔTÉS
Maintenant sobre, Samuel Girard obtient, à ce niveau, un soutien de tous les instants de la part de son frère Jérémy, a expliqué le fier papa.
Ce frère aussi hockeyeur qui, à l’adolescence, lui a cédé sa place dans le midget AAA parce que la famille n’avait pas les moyens d’assumer les coûts élevés d’une saison pour les deux jeunes.
« Jérémy et Sam se parlent tous les jours, a indiqué M. Girard, soulignant que l’aîné a décidé d’être sobre pour soutenir son frère.
« C’est vraiment un beau geste de sa part, a-t-il observé. Jérémy se voit en Samuel. Depuis qu’il lui a laissé sa place, il se voit en lui et l’encourage tous les jours. Ça nous fait toujours de quoi au coeur. »
« C’est l’amour d’une famille, c’est l’amour entre frères. »