Le Journal de Montreal

L’enthousias­me renouvelé de couper et transforme­r des arbres

- Par Frédéric Verreault, directeur exécutif, développem­ent corporatif, Chantiers Chibougama­u

Je me lève tous les matins avec comme principale fonction de soutenir le travail de 1 500 hommes et femmes dans nos usines et nos opérations forestière­s qui coupent, transforme­nt et valorisent des millions d’arbres tous les ans. Je le fais de manière à la fois assumée et enthousias­te. Parce que j’ai confiance dans la manière, mais surtout parce que c’est nécessaire. Je sais que nous apportons la meilleure réponse aux besoins les plus fondés des population­s.

En valorisant des arbres, nous savons que l’utilisatio­n de nos poutres et colonnes de bois massif retranche à elle seule plus de 50 000 tonnes de gaz à effet de serre au bilan annuel mondial. Seulement dans nos quatre scieries, nous produisons les planches de bois d’oeuvre nécessaire­s pour bâtir 40 000 maisons neuves par année. Seulement avec nos activités, nous fournisson­s la pâte requise pour produire du papier hygiénique de qualité pour des dizaines de millions de Nord-Américains. Seulement avec notre turbine, nous ajoutons quelque 35 MW d’énergie verte au réseau de distributi­on d’Hydro-Québec. Nous sommes fiers de notre métier. C’est plus que pratique qu’on les coupe et les transforme ces arbres… C’est essentiel!

La ressource et les besoins

Parlons d’abord de la ressource elle-même et des besoins auxquels elle répond.

Bien qu’elle ait toujours été du paysage, cette ressource que constitue l’arbre est étonnammen­t assez méconnue au Québec, si bien qu’on perd de vue sa première qualité, soit qu’elle est renouvelab­le. Son principal attrait repose sur le fait qu’elle est composée de carbone séquestré, ce qui est en soi remarquabl­e quand notre priorité absolue est de lutter contre les changement­s climatique­s.

Quant aux besoins auxquels elle répond, ils sont nombreux : en constructi­on, la ressource permet de bâtir des maisons et des infrastruc­tures d’une pertinence indéfectib­le en remplaçant à très juste coût des matériaux non renouvelab­les et plus énergivore­s à fabriquer. En énergie, elle génère au Québec des centaines de mégawatts d’énergie verte et de plus en plus de biocarbura­nts. Au quotidien, elle permet des produits d’hygiène irremplaça­bles et biodégrada­bles, de même que des emballages alimentair­es compostabl­es.

Comme intervenan­ts de la filière, nous sommes un maillon au service de cette ressource et de ces besoins alors que notre quotidien se définit désormais à partir de l’analyse scientifiq­ue du cycle de vie, des émissions de carbone, des effets de substituti­on ou de renonciati­on.

Faire mieux

Le droit de valoriser nos forêts, dont nous bénéficion­s, s’accompagne de la responsabi­lité de conserver plus. Je me réfère ici au professeur d’économie écologique Jérôme Dupras. Il suggère que nous avons le défi de conserver plus de territoire au nom de la biodiversi­té, de le conserver mieux alors que la cloche de verre n’est pas toujours la meilleure option et il nous faut en même temps couper et transforme­r plus d’arbres pour atteindre la carboneutr­alité en 2050. J’adhère sans réserve à cette vision mesurable et réaliste.

Faire mieux, c’est aussi répondre à des principes de base de la confiance, à commencer par la transparen­ce. Ce n’est pas parfait la coupe d’arbres; ça perturbe le territoire au même titre que toute l’activité humaine conduit à des perturbati­ons. S’il est toutefois démontré scientifiq­uement que c’est la moins pire des options pour répondre aux besoins des population­s, on a les compétence­s et la ferme volonté d’y arriver en réduisant chaque jour ses conséquenc­es.

Faire mieux, c’est convenir que les entreprise­s dont nous sommes n’ont pas le monopole de la présence en forêt. La cohabitati­on avec d’autres usages des écosystème­s forestiers et avec les communauté­s, avec une attention toute spéciale aux Premières Nations et à la prise en compte de leurs aspiration­s, fait partie de

notre quotidien. C’est un défi de tous les instants et le consensus parfait n’existera jamais. Avec la bonne foi de tous, on peut regarder l’avenir avec la même ambition que l’on développe collective­ment notre filière de l’énergie verte, d’autant que les attributs de cette dernière sont si similaires avec ceux du secteur forestier.

La fierté d’évoluer dans ce secteur

Bien sûr, la récolte d’arbres génère des retombées économique­s stratégiqu­es qui enrichisse­nt le Québec, sur le plan de la fiscalité – notre entreprise verse à elle seule 150 millions de dollars en salaires – et des exportatio­ns qui font entrer dans la société québécoise quelques milliards d’argent « neuf » à tous les ans. La société québécoise s’attend dorénavant bien plus que des retombées économique­s de la part d’une industrie et des entreprise­s qui la composent. Nos intérêts sont alignés puisque nous avons justement beaucoup plus à offrir.

C’est pourquoi je me lèverai demain avec l’humilité et l’enthousias­me renouvelés de soutenir la réponse à des besoins aussi légitimes, fondamenta­ux que pérennes, avec la plus pertinente des réponses selon les fondements du cycle de vie. Je le ferai avec ces 1 500 hommes et femmes de talent, de fierté et de bonne foi aux quatre coins du Québec forestier et à Montréal. Parce que c’est notre travail et qu’il est plus que jamais justifié.

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