L’enthousiasme renouvelé de couper et transformer des arbres
Je me lève tous les matins avec comme principale fonction de soutenir le travail de 1 500 hommes et femmes dans nos usines et nos opérations forestières qui coupent, transforment et valorisent des millions d’arbres tous les ans. Je le fais de manière à la fois assumée et enthousiaste. Parce que j’ai confiance dans la manière, mais surtout parce que c’est nécessaire. Je sais que nous apportons la meilleure réponse aux besoins les plus fondés des populations.
En valorisant des arbres, nous savons que l’utilisation de nos poutres et colonnes de bois massif retranche à elle seule plus de 50 000 tonnes de gaz à effet de serre au bilan annuel mondial. Seulement dans nos quatre scieries, nous produisons les planches de bois d’oeuvre nécessaires pour bâtir 40 000 maisons neuves par année. Seulement avec nos activités, nous fournissons la pâte requise pour produire du papier hygiénique de qualité pour des dizaines de millions de Nord-Américains. Seulement avec notre turbine, nous ajoutons quelque 35 MW d’énergie verte au réseau de distribution d’Hydro-Québec. Nous sommes fiers de notre métier. C’est plus que pratique qu’on les coupe et les transforme ces arbres… C’est essentiel!
La ressource et les besoins
Parlons d’abord de la ressource elle-même et des besoins auxquels elle répond.
Bien qu’elle ait toujours été du paysage, cette ressource que constitue l’arbre est étonnamment assez méconnue au Québec, si bien qu’on perd de vue sa première qualité, soit qu’elle est renouvelable. Son principal attrait repose sur le fait qu’elle est composée de carbone séquestré, ce qui est en soi remarquable quand notre priorité absolue est de lutter contre les changements climatiques.
Quant aux besoins auxquels elle répond, ils sont nombreux : en construction, la ressource permet de bâtir des maisons et des infrastructures d’une pertinence indéfectible en remplaçant à très juste coût des matériaux non renouvelables et plus énergivores à fabriquer. En énergie, elle génère au Québec des centaines de mégawatts d’énergie verte et de plus en plus de biocarburants. Au quotidien, elle permet des produits d’hygiène irremplaçables et biodégradables, de même que des emballages alimentaires compostables.
Comme intervenants de la filière, nous sommes un maillon au service de cette ressource et de ces besoins alors que notre quotidien se définit désormais à partir de l’analyse scientifique du cycle de vie, des émissions de carbone, des effets de substitution ou de renonciation.
Faire mieux
Le droit de valoriser nos forêts, dont nous bénéficions, s’accompagne de la responsabilité de conserver plus. Je me réfère ici au professeur d’économie écologique Jérôme Dupras. Il suggère que nous avons le défi de conserver plus de territoire au nom de la biodiversité, de le conserver mieux alors que la cloche de verre n’est pas toujours la meilleure option et il nous faut en même temps couper et transformer plus d’arbres pour atteindre la carboneutralité en 2050. J’adhère sans réserve à cette vision mesurable et réaliste.
Faire mieux, c’est aussi répondre à des principes de base de la confiance, à commencer par la transparence. Ce n’est pas parfait la coupe d’arbres; ça perturbe le territoire au même titre que toute l’activité humaine conduit à des perturbations. S’il est toutefois démontré scientifiquement que c’est la moins pire des options pour répondre aux besoins des populations, on a les compétences et la ferme volonté d’y arriver en réduisant chaque jour ses conséquences.
Faire mieux, c’est convenir que les entreprises dont nous sommes n’ont pas le monopole de la présence en forêt. La cohabitation avec d’autres usages des écosystèmes forestiers et avec les communautés, avec une attention toute spéciale aux Premières Nations et à la prise en compte de leurs aspirations, fait partie de
notre quotidien. C’est un défi de tous les instants et le consensus parfait n’existera jamais. Avec la bonne foi de tous, on peut regarder l’avenir avec la même ambition que l’on développe collectivement notre filière de l’énergie verte, d’autant que les attributs de cette dernière sont si similaires avec ceux du secteur forestier.
La fierté d’évoluer dans ce secteur
Bien sûr, la récolte d’arbres génère des retombées économiques stratégiques qui enrichissent le Québec, sur le plan de la fiscalité – notre entreprise verse à elle seule 150 millions de dollars en salaires – et des exportations qui font entrer dans la société québécoise quelques milliards d’argent « neuf » à tous les ans. La société québécoise s’attend dorénavant bien plus que des retombées économiques de la part d’une industrie et des entreprises qui la composent. Nos intérêts sont alignés puisque nous avons justement beaucoup plus à offrir.
C’est pourquoi je me lèverai demain avec l’humilité et l’enthousiasme renouvelés de soutenir la réponse à des besoins aussi légitimes, fondamentaux que pérennes, avec la plus pertinente des réponses selon les fondements du cycle de vie. Je le ferai avec ces 1 500 hommes et femmes de talent, de fierté et de bonne foi aux quatre coins du Québec forestier et à Montréal. Parce que c’est notre travail et qu’il est plus que jamais justifié.