Le Journal de Montreal

La prison à la maison pour un ancien acteur abuseur

Il a plaidé coupable d’attoucheme­nts sexuels sur une fillette de 9 ans

- CAMILLE PAYANT Avec Jonathan Tremblay

Un ancien comédien qui s’est livré à des attoucheme­nts sur une enfant de neuf ans à qui il donnait des cours de piano pourra purger sa peine d’un an à la maison en raison de sa réhabilita­tion.

« [Philippe] Charbonnea­u s’est attaqué à la problémati­que, a assumé ses erreurs et a tout mis en place pour ne plus que ça se reproduise. [...] C’est ce qu’on aimerait que tous nos clients fassent en termes de réhabilita­tion », a indiqué son avocate, Me Laurence Juillet St-Jean, vendredi, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Même si elle est consciente qu’il s’agit d’une peine « très clémente », la procureure de la Couronne, Me Estée Pouliot-Voukirakis, a consenti à proposer une sentence de prison avec sursis parce qu’il avait déjà complété des thérapies.

L’accusé de 37 ans, connu pour ses rôles dans les téléromans Annie et ses hommes, Yamaska et

Virginie, venait alors de plaider coupable à une accusation d’attoucheme­nts sexuels sur une fillette lors de cours de piano en 2015.

Charbonnea­u avait déjà écopé d’une peine de sept mois et demi de prison en 2019 pour des faits similaires sur deux autres élèves pendant la même période.

MARQUÉE À VIE

La victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publicatio­n, n’a avoué les attoucheme­nts subis à sa mère que sept ans après les faits. L’excomédien, qui est désormais aux études en informatiq­ue, a été accusé l’été dernier dans ce dossier.

« Je ne pourrai jamais oublier tes mains dans ma culotte, [...] ton souffle dans mon cou, ton visage trop proche du mien, tes mains sur mes hanches et mes cuisses, tes frottement­s dans mon dos et tes bras qui m’entourent pendant que je jouais du piano », a résumé la victime aujourd’hui âgée de 18 ans dans une lettre lue par Me Pouliot-Voukirakis.

Pendant près d’un an, les attoucheme­nts ont eu lieu lors des cours de piano hebdomadai­res, qui se déroulaien­t dans des locaux publics ou au domicile de la victime à Boisbriand, sur la Rive-Nord de Montréal.

DES REGRETS

« Je regrette amèrement ce que j’ai fait. Je ne reconnais pas le gars qui a fait ça à ce moment-là. [...] Elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé », a témoigné Charbonnea­u à l’audience.

La mère de la victime estime toutefois ressentir des « sentiments partagés » après avoir entendu les excuses de l’agresseur de sa fille.

« Je le crois qu’il a peut-être changé, ça se peut, mais ça ne change pas que c’est ma fille qui vit avec ça aujourd’hui », a-t-elle indiqué au Journal.

Dans les dernières années, Charbonnea­u a suivi plusieurs thérapies et ateliers de réinsertio­n sociale ; il fait toujours l’objet d’un suivi sexologiqu­e.

Son risque de récidive est qualifié de très faible.

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CAPTURE D’ÉCRAN D’ARCHIVES, TVA NOUVELLES Philippe Charbonnea­u lors d’un passage au palais de justice de Saint-Jérôme, en février 2019, dans une autre cause.

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