Le Journal de Montreal

Coupable du meurtre de son ami

L’accusé prétendait avoir voulu se défendre contre sa victime qui fréquentai­t l’ex-copine du tueur

- ERIKA AUBIN

Le jury n’a pas cru à la thèse de légitime défense d’un homme de Terrebonne et l’a reconnu coupable du meurtre de son ami des 15 dernières années pour une histoire de triangle amoureux.

Simon Décarie est resté impassible, les bras croisés, lorsqu’un juré a prononcé les mots « coupable de meurtre au deuxième degré » pour avoir tué Maxime Villeneuve. Le jury a délibéré un peu plus de deux jours avant de rendre ce verdict au palais de justice de Saint-Jérôme samedi.

L’entreprene­ur en constructi­on de 29 ans faisait toutefois face à la plus grave accusation du Code criminel, soit meurtre prémédité. Mais les 12 citoyens qui ont délibéré sur son sort l’ont plutôt reconnu coupable de meurtre au second degré.

Décarie écope tout de même automatiqu­ement de la prison à vie. Un juge déterminer­a le nombre d’années qu’il devra purger avant de pouvoir demander sa libération conditionn­elle. La période peut varier entre 10 et 25 ans.

« L’important, c’est qu’il n’est plus innocent. C’est un meurtrier, et là, c’est prouvé. Il a écopé de la prison à perpétuité, et peu importe, ça va le suivre pour toute sa vie ce qu’il a fait », a laissé tomber Pascale Rolland, la mère de Maxime Villeneuve,

dans les instants après le verdict.

Le 6 octobre 2021, la victime avait envoyé un texto à Décarie pour lui demander pardon pour sa nouvelle relation. L’homme de 27 ans venait alors de commencer à fréquenter son ex-copine, Maïté Hébert.

Décarie, qui soupait chez lui avec sa fréquentat­ion lorsqu’il a reçu ce message, s’est levé de table et a dit : « J’ai de quoi à faire, je m’en vais et je reviens. » Il s’est rendu chez Maxime Villeneuve, à Blainville.

LE JURY NE L’A PAS CRU

On ne saura jamais la teneur des paroles échangées entre Décarie et sa victime, ce soir-là. Mais le jury n’a visiblemen­t pas cru à la version offerte par l’accusé lors de son procès. Il prétendait avoir tiré sur son ami et l’avoir poignardé par légitime défense. Pendant son témoignage, Décarie a affirmé sous serment que Maxime Villeneuve avait pointé une carabine en sa direction après lui avoir ouvert la porte de son domicile.

Après avoir réussi à le désarmer, il a tiré sur celui qui arrivait vers lui avec un couteau, disait l’accusé.

« Il n’a pas arrêté de mentir tout le long de son témoignage. Je suis contente que le jury n’ait pas embarqué là-dedans », a confié Mme Rolland, soulagée. Rappelons que Maxime Villeneuve a été abattu et poignardé à plusieurs reprises, notamment jusqu’au coeur.

Après le meurtre, Décarie a avoué ce qu’il venait de faire à un ami d’enfance ainsi qu’à son ex-copine.

« Tu as un meurtre sur le dos », avait-il écrit à Maïté Hébert dans un texto.

Décarie était visiblemen­t prêt à tout pour faire disparaîtr­e les traces de son crime : il a offert 500 $ à un ami pour cacher l’arme à feu, qu’il avait laissée dans le coffre de sa voiture abandonnée en bordure d’une rue à Blainville.

Son plan a échoué, puisque ce sont les policiers qui ont finalement retrouvé l’arme ainsi qu’un couteau ensanglant­é dans une haie de cèdres.

L’accusé a aussi été aidé par son frère Bryan Décarie pour se cacher des policiers. Il avait finalement été arrêté 28 heures après le sordide meurtre de son meilleur ami.

Simon Décarie sera de retour en cour à la fin du mois pour les observatio­ns sur la peine.

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PHOTO DÉPOSÉE À LA COUR Simon Décarie après avoir été arrêté par la police.

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