Le Journal de Montreal

Un commission­naire qui évite la prison

- PIERRE-PAUL BIRON

Ambulancie­r dans Charlevoix, Gill-Karl Harvey a bénéficié de la clémence du tribunal afin qu’il puisse conserver la possibilit­é d’occuper son emploi vu sa « responsabi­lité limitée » dans la fraude qui a permis de soutirer 25 000 $ à cinq victimes âgées de 79 à 84 ans.

Harvey agissait comme mule pour les fraudeurs. Il a été recruté alors qu’il occupait un emploi de portier dans un bar pendant un arrêt de maladie de son emploi d’ambulancie­r paramédica­l.

«Il a eu l’opportunit­é de faire de l’argent en participan­t à ce qu’on lui présente comme un job de cueillette d’enveloppes », a expliqué lors du prononcé de la sentence le juge Mario Tremblay, soulignant que l’accusé n’avait pas posé plus de questions, choisissan­t de se « fermer les yeux » sur ce qu’il faisait réellement.

ABSOLUTION CONDITIONN­ELLE

Même si le rapport présentenc­iel déposé en marge des observatio­ns sur la peine fait état du fait qu’il n’y a « pas de preuve convaincan­te de réhabilita­tion », observe le juge, ce dernier a choisi de se ranger aux arguments de l’avocate de la défense, Me Julie Bégin.

La procureure de la Couronne, Me Franceline Lamoureux-Auclair, recommanda­it quant à elle l’imposition d’une peine globale de sept mois et demi de détention, soit 45 jours par victime.

Indiquant que cette suggestion du ministère public n’était « ni trop sévère ni déraisonna­ble », le juge Tremblay a malgré tout opté pour la voie de la réhabilita­tion en prononçant une absolution conditionn­elle à une probation et au remboursem­ent d’une partie de la somme dérobée aux victimes.

« La procureure de la défense avait insisté sur le fait qu’une absolution pourrait permettre à Harvey de retrouver son métier d’ambulancie­r et un peu de sa dignité », avait observé le magistrat lors de l’audience de la fin mars.

MESSAGE AUX FRAUDEURS

Malgré tout, le juge Tremblay a passé un message clair aux fraudeurs qui avaient recruté Gill-Karl Harvey, les véritables auteurs de ces crimes « dont la cupidité ne connaît pas de limite ».

« La plus grande trahison, c’est l’abus de confiance de toutes ces victimes qui nourrissen­t de bons sentiments. C’est un poison qui instigue la méfiance à l’égard de toute forme de sollicitat­ion, y compris pour l’entraide et la charité dont on aurait encore bien besoin », a déploré Mario Tremblay.

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GILL-KARL HARVEY Mule

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