Un commissionnaire qui évite la prison
Ambulancier dans Charlevoix, Gill-Karl Harvey a bénéficié de la clémence du tribunal afin qu’il puisse conserver la possibilité d’occuper son emploi vu sa « responsabilité limitée » dans la fraude qui a permis de soutirer 25 000 $ à cinq victimes âgées de 79 à 84 ans.
Harvey agissait comme mule pour les fraudeurs. Il a été recruté alors qu’il occupait un emploi de portier dans un bar pendant un arrêt de maladie de son emploi d’ambulancier paramédical.
«Il a eu l’opportunité de faire de l’argent en participant à ce qu’on lui présente comme un job de cueillette d’enveloppes », a expliqué lors du prononcé de la sentence le juge Mario Tremblay, soulignant que l’accusé n’avait pas posé plus de questions, choisissant de se « fermer les yeux » sur ce qu’il faisait réellement.
ABSOLUTION CONDITIONNELLE
Même si le rapport présentenciel déposé en marge des observations sur la peine fait état du fait qu’il n’y a « pas de preuve convaincante de réhabilitation », observe le juge, ce dernier a choisi de se ranger aux arguments de l’avocate de la défense, Me Julie Bégin.
La procureure de la Couronne, Me Franceline Lamoureux-Auclair, recommandait quant à elle l’imposition d’une peine globale de sept mois et demi de détention, soit 45 jours par victime.
Indiquant que cette suggestion du ministère public n’était « ni trop sévère ni déraisonnable », le juge Tremblay a malgré tout opté pour la voie de la réhabilitation en prononçant une absolution conditionnelle à une probation et au remboursement d’une partie de la somme dérobée aux victimes.
« La procureure de la défense avait insisté sur le fait qu’une absolution pourrait permettre à Harvey de retrouver son métier d’ambulancier et un peu de sa dignité », avait observé le magistrat lors de l’audience de la fin mars.
MESSAGE AUX FRAUDEURS
Malgré tout, le juge Tremblay a passé un message clair aux fraudeurs qui avaient recruté Gill-Karl Harvey, les véritables auteurs de ces crimes « dont la cupidité ne connaît pas de limite ».
« La plus grande trahison, c’est l’abus de confiance de toutes ces victimes qui nourrissent de bons sentiments. C’est un poison qui instigue la méfiance à l’égard de toute forme de sollicitation, y compris pour l’entraide et la charité dont on aurait encore bien besoin », a déploré Mario Tremblay.