Le Journal de Montreal

Une femme bientôt forcée de vivre dans sa fourgonnet­te

Récemment séparée, la femme de 42 ans n’a plus les moyens de se payer un toit

- MAUDE LARIN-KIERAN

Les effets de la crise du logement vont bientôt forcer une femme de 42 ans à vivre dans sa minifourgo­nnette, n’ayant pas le budget suffisant pour se payer un loyer. Elle témoigne de sa situation dans une vidéo TikTok virale, où elle constate ne pas être la seule victime de la pénurie de logements.

« Je suis rendue là. Je me sens honteuse. Je suis fâchée après moi, mais aussi après le gouverneme­nt, qui gère ça comme on gère un dossier. Non, ce n’est pas un dossier, c’est une crise ! » s’est exclamée Nadia Gagné.

La femme, qui habite sur la Rive-Sud de Montréal, doit trouver un nouvel endroit où habiter après une séparation. Comme elle a été « femme au foyer » durant les sept dernières années, elle a peu d’économies.

D’ici deux semaines, elle se verra donc dans l’obligation de vivre dans sa minifourgo­nnette, une solution de dernier recours. Elle espère y habiter le temps d’amasser suffisamme­nt d’argent pour trouver un logement avant l’arrivée du temps froid.

SON QUOTIDIEN SUR TIKTOK

« Je fais de la livraison avec une applicatio­n parfois, mais le prix de l’essence est cher et c’est payé en dessous du salaire minimum… Habiter dans une fourgonnet­te, c’est une chose, mais il faut que j’aie des revenus aussi », a-t-elle ajouté, disant se chercher du travail.

Lorsqu’elle a su qu’elle devrait déménager dans sa minifourgo­nnette, Mme Gagné a décidé de partager son vécu sur TikTok. Sa première vidéo sur le sujet, publiée le 29 avril, a récolté plus de 45 000 vues. Depuis, elle a reçu de nombreux témoignage­s de personnes qui se retrouvent dans une situation similaire ou qui songent à adopter le même mode de vie qu’elle.

PAS MILLE SOLUTIONS

« J’ai eu beaucoup de témoignage­s. Tout le monde se sent pris avec la crise du logement. Ça touche toutes les classes sociales, a constaté la quarantena­ire.

Avant d’en arriver à vivre dans sa minifourgo­nnette, Mme Gagné a évalué plusieurs options. Elle a considéré camper dans une tente sur un terrain de camping ou louer une chambre en colocation à Montréal, mais ces options s’avèrent trop chères pour son budget.

HAUSSE RECORD DE 7,9 %

À Montréal, le prix moyen des loyers a connu une hausse record de 7,9 %, alors que le taux d’inoccupati­on se situe à 1,5 %, selon les données de la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL).

Mme Gagné indique avoir contacté quelques organismes qui pourraient lui venir en aide. Ses démarches n’ont toutefois pas encore abouti sur un plan d’aide concret.

 ?? AGENCE QMI, MAUDE-LARIN-KIERAN PHOTO ?? Nadia Gagné devant sa minifourgo­nnette dans un stationnem­ent sur la Rive-Sud de Montréal.
AGENCE QMI, MAUDE-LARIN-KIERAN PHOTO Nadia Gagné devant sa minifourgo­nnette dans un stationnem­ent sur la Rive-Sud de Montréal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada