La croisade suprême contre la laïcité de l’État québécois est dangereuse
La contestation de la loi 21, la Loi sur la laïcité de l’État récemment validée par la Cour d’appel du Québec, a trouvé un nouvel écho devant la Cour suprême du Canada (CSC). La Commission scolaire English-Montréal (CSEM), historiquement critique envers cette loi, est désormais appuyée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), amplifiant l’enjeu du débat.
Ces institutions ne remettent pas seulement en question la constitutionnalité de la loi 21, mais aussi l’application anticipée de la clause dérogatoire qui vise à la protéger.
Si la CSC se range du côté de la CSEM et de la FAE, le Québec pourrait plonger dans une ère de discorde et de division notable.
RACINES ET RAISONS : COMPRENDRE LA LOI 21
La loi 21 au Québec ne se réduit pas à une simple querelle législative ; elle représente un entrelacement complexe des fils de l’histoire, de l’identité et des libertés individuelles au Québec.
Au coeur de l’identité québécoise, la laïcité émerge d’un passé marqué par la domination de l’Église catholique, où la société moderne du Québec s’efforce de préserver un espace public libre de toute influence religieuse directe.
La loi 21 a été promulguée dans l’intention de garantir cette neutralité religieuse de l’État.
Malgré les controverses, la majorité des Québécois soutiennent que cette mesure est cruciale pour maintenir la cohésion et une équité authentique au sein de la société, en prévenant toute perception de favoritisme étatique envers une croyance spécifique.
Le débat suscité par la loi 21 a révélé des divisions profondes, confrontant deux visions du vivre-ensemble : une où la neutralité garantit l’équité, une autre où elle peut sembler coercitive.
IMPLICATIONS POTENTIELLES D’UNE INVALIDITÉ JUDICIAIRE
L’invalidation de la loi 21 par la CSC aurait des répercussions vastes, touchant non seulement le cadre législatif, mais aussi les sphères sociale et culturelle du Québec.
Une telle décision risquerait notamment de raviver inutilement de vieilles fractures, d’exacerber les tensions et les polarisations au sein de la société et de compromettre encore davantage le sentiment d’appartenance nationale.
Elle pourrait aussi être perçue comme une remise en question fondamentale des valeurs québécoises de laïcité et de neutralité, influant négativement sur les relations entre le Québec et le gouvernement fédéral.
Les conséquences pourraient transformer de manière significative le paysage sociopolitique du Québec, influençant également la perception et la pratique quotidienne de la laïcité.
Ce défi interpelle chaque citoyen, invitant à une réflexion approfondie sur les valeurs que nous souhaitons promouvoir et défendre dans la société québécoise.
Face à cette croisée des chemins, il devient impératif de consacrer sans détour et perpétuellement le type de laïcité que nous désirons pour le futur du Québec.
Comme toute société, le Québec n’est pas parfait, mais il offre un cadre unique pour réfléchir à des questions de coexistence et d’identité. Et c’est précieux !