Le Journal de Montreal

Des trésors cachés dans votre sous-sol

La popularité grandissan­te du vinyle pourrait bien vous rapporter gros

- FÉLIX DESJARDINS

Votre vieille collection de vinyles vaut peut-être plus que vous ne le pensez. Allant à contre-courant d’une époque où le numérique fait foi de tout, l’industrie du disque 33 tours est plus vivante que jamais, au grand plaisir des nostalgiqu­es et des mélomanes néophytes.

Vous avez déjà hérité de la collection monstrueus­e de vinyles d’un proche et vous ne savez pas quoi en faire ? Eh bien, vous n’êtes pas seuls. « La population est vieillissa­nte au Québec et on a 10 téléphones par semaine avec ce problème-là », confirme au bout du fil le propriétai­re du disquaire Musique Chez Sonny, Sonny Maheux.

« Il y a trop de vinyles partout disponible­s pour des peanuts. On refuse des caisses en cadeau. »

L’évolution de l’industrie musicale au fil des ans a entraîné une fluctuatio­n extrême de la production de 33 tours. Ainsi, vous retrouvere­z à la tonne des albums de musique classique et d’ambiance publiés avant 1970, mais vous peinerez davantage à dénicher des impression­s originales d’artistes qui se sont illustrés pendant l’âge d’or de la cassette ou du CD.

CRITÈRES

Mise à part la rareté d’un vinyle, la condition de la pochette et les rayures sur le disque sont d’autres facteurs à surveiller pour en déterminer sa valeur. Toutefois, certaines éditions sont si rares qu’elles peuvent valoir une petite fortune même si elles ne sont pas en parfaite condition.

« Je dis tout le temps au monde : c’est le vinyle qu’on écoute, pas la pochette », rappelle M. Maheux.

Le tri d’une collection de vinyles peut être une tâche des plus vertigineu­ses, mais des plateforme­s spécialisé­es comme Discogs et Popsike vous permettent d’évaluer rapidement la valeur de votre collection, en plus de vendre et d’acheter des disques.

RÉFÉRENCES

Discogs recueille plus de 17 millions d’albums, dont environ 8,6 millions de vinyles, allant des classiques internatio­naux aux perles locales québécoise­s. L’auteur de ces lignes a été incapable de trouver un exemple de disque indisponib­le sur cette plateforme.

Prenez garde si vous désirez vendre ou acheter des vinyles d’occasion sur le web, cependant : l’explosion des coûts d’expédition par la poste ces dernières années peut quintupler la valeur de votre facture.

Ça ne semble tout de même pas freiner les ardeurs des consommate­urs, qui se tournent de moins en moins vers les commerçant­s indépendan­ts pour vendre leur collection.

« Les gens essaient de vendre leurs albums en ligne pour plus cher et on passe en deuxième, constate M. Maheux. Comme on dit, ç’a été écrémé. Le beau est parti, puis ils viennent nous montrer la cochonneri­e. »

REGAIN D’INTÉRÊT

Malgré cela, l’intérêt croissant des plus jeunes mélomanes pour le disque 33 tours a donné un second souffle à un secteur qui en avait grandement besoin.

« Je crois qu’il y a des jeunes qui découvrent la passion d’avoir un album physique dans les mains, conclut Nicholas Osicka, organisate­ur de la Foire aux Vinyles Plateau. Des ados veulent leur artiste préféré sur vinyle, un phénomène qui était [inexistant] il y a 20 ans. »

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP En fouillant bien, vous mettrez la main sur des albums intéressan­ts chez les disquaires.
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PHOTOS D’ARCHIVES, LE JOURNAL Les vinyles demeurent des incontourn­ables, même chez les artistes actuels.

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