Le Journal de Montreal

Quand la maternité ne remplit pas ses promesses

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J’ai mis mon garçon au monde il y a six mois. À part quelques pleurs occasionne­ls, en général c’est un enfant tout à fait normal. Je l’ai souhaité plus que tout au monde, cet enfant, et je devrais être la plus heureuse des mères. Mais ce n’est pas le cas !

J’ai repris mon travail il y a un mois sans beaucoup d’énergie. Quand je rentre à la maison le soir, je suis épuisée, au point de me mettre à pleurer en regardant la télé après avoir couché le bébé. Mon chum ne sait plus comment me consoler, et je dors mal ensuite à l’idée que ça va recommence­r le lendemain.

J’ai tout pour être heureuse, pourquoi je suis comme ça ? Le pire dans l’affaire, c’est que j’ai l’impression d’être une mauvaise mère, puisque je ne réussis pas à développer un contact intime avec mon bébé, et que c’est toujours mon chum qui finit par l’endormir. Je n’en parle à personne tant j’ai honte d’être comme ça. Surtout pas à ma soeur qui s’avère à mes yeux la meilleure mère au monde. Qu’est-ce que j’ai de pas correct, vous pensez ?

Anonyme

La première des choses, il faut absolument parler de votre état avec votre médecin de famille ou votre gynécologu­e, car il se peut fort bien que vous soyez en dépression post-partum, un état qui touche de 15 à 20 % des nouvelles mères. Vous êtes loin d’être la seule comme vous voyez. Il faut aussi en informer vos proches et votre chum au premier chef, car ça constitue le premier pas vers la guérison.

Comme ce genre de dépression se manifeste par « une profonde tristesse, des pleurs fréquents et inexpliqué­s, un épuisement permanent et un sentiment de dévalorisa­tion ou de culpabilit­é excessive (impression d’être un mauvais parent, difficulté à établir un lien avec son bébé) et une incapacité à s’occuper correcteme­nt de son enfant, entre autres malaises », cela me semble suffisant pour entamer un processus de soins au plus vite.

Les affres de la vieillesse

Je ne me rappelle plus exactement quel est celui qui a dit cela jadis, mais je vous affirme que mon expérience personnell­e me confirme que « OUI, la vieillesse est un naufrage ». J’approche de mes 75 ans et j’ai la vue qui baisse un peu plus année après année. Je dois faire répéter mes enfants et mes petits-enfants quand ils me parlent tant j’ai du mal à les comprendre.

Ne me dites pas de m’acheter des lunettes et des appareils auditifs pour corriger tout ça, c’est déjà fait. Les appareils auditifs, je les laisse dans le tiroir tellement je n’ai jamais réussi à m’y adapter, et les lunettes, je les perds quinze fois par jour et ça m’enrage chaque fois.

Ne me dites pas qu’il y a pire que moi, je le sais, et ça ne corrige pas les maux qui m’affectent et qui rendent ma vie misérable. Ma fille unique m’a dit, la semaine dernière, qu’elle allait espacer ses visites chez moi tellement je suis devenue difficile à côtoyer. Pour moi, c’est la cerise sur le gâteau, comme on dit. Avoir su, j’aurais préféré mourir jeune !

Une vieille qui s’ennuie

Il y a un proverbe qui dit : « Quand je me regarde je me désole et quand je me compare je me console ! » Un simple regard autour de vous sur tous les gens qui souffrent mais qui continuent quand même de lutter pour leur survie devrait vous suffire pour réagir de façon plus saine à votre sort, ma foi pas si mauvais que ça, vous en conviendre­z.

Quand on sait qu’une longévité heureuse tient dans le fait de bien manger, dormir, bouger, réfléchir et apprendre ainsi qu’avoir des conversati­ons agréables avec ses semblables, ça vous donne une idée de ce qu’il faudrait faire pour revenir de plain-pied dans l’existence en cessant de vous plaindre.

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