Le Journal de Montreal

L’insatisfac­tion pourrait causer un agrandisse­ment du camp

La rencontre avec la direction de l’Université McGill n’a pas été concluante hier

- DOMINIQUE SCALI

Insatisfai­ts d’une rencontre avec la direction de l’Université McGill hier, les campeurs propalesti­niens n’ont pas l’intention de cesser l’occupation qui dure depuis une semaine et qui pourrait même continuer de s’agrandir.

« Le campement va continuer de s’agrandir et de s’étendre tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas de nouvelles concrètes des investisse­ments », a lancé une des personnes qui avaient convié les médias.

Plusieurs porte-parole, dont certains ont voulu rester anonymes, se sont succédé au micro pour faire le point sur la situation, hier après-midi.

Une rencontre « officieuse » a eu lieu entre des représenta­nts du campement et l’administra­tion de McGill hier, a-ton appris.

Au cours de cette discussion, l’Université ne serait pas parvenue à « remettre un échéancier concret ».

Les campeurs demandent à l’institutio­n de cesser de financer des entreprise­s ayant des liens avec Israël, notamment en lui fournissan­t des armes.

« C’EST ABSURDE »

Le mouvement des campements universita­ires est né aux États-Unis et a gagné plusieurs université­s canadienne­s au cours des derniers jours. En souhaitant que toutes ces institutio­ns coupent les ponts avec Israël, les campeurs montréalai­s espèrent ainsi faire bouger l’échiquier en faveur du peuple gazaoui.

« Quel message ils nous envoient en tant que scholars ? Ils utilisent notre argent d’admission pour financer des guerres à l’extérieur alors qu’ils nous font payer des milliers de dollars pour être inscrits [...] C’est absurde », a dit Ari Nahman.

Les manifestan­ts soutiennen­t donc qu’ils resteront sur place jusqu’à l’obtention d’engagement­s clairs de la part de McGill.

Par ailleurs, une personne étudiante membre de Voix juives indépendan­tes a souligné que le fait de critiquer Israël n’était pas synonyme d’antisémiti­sme, un des reproches évoqués par l’administra­tion de McGill.

« Nous refusons d’être instrument­alisés [...] Nous sommes la preuve vivante que les tentatives de nous diviser ne vont pas réussir. »

Le professeur Daniel Schwartz, du départemen­t de Langue, littératur­e et culture, a également pris la parole pour soutenir les campeurs.

« Il ne reste plus d’université­s à Gaza. L’éducation en Palestine est sous attaque et c’est notre devoir de faire cesser cela », a déclaré le professeur.

Il estime à plus de 100 le nombre de professeur­s qui appuient cette cause à Montréal.

De son côté, l’Université McGill indique par courriel souhaiter « parvenir à une résolution rapide et pacifique de la situation », mais s’abstient de tout commentair­e sur la nature des discussion­s en cours.

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PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN ET DOMINIQUE SCALI Quelques manifestan­ts, hier, au campement installé à l’Université McGill, à Montréal.
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DANIEL SCHWARTZ Professeur

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