Possible de changer de groupe sanguin ?
De jeunes universitaires travaillent fort là-dessus
De jeunes chercheurs de l’Université Laval proposent de transformer les échantillons sanguins pour en faire des « O-, donneur universel », pour contrer les pénuries de sang.
À peine 10 % des donneurs sont du groupe O-, celui des donneurs universels, le plus précieux pour les organismes de transfusion, car leur sang peut être trans- fusé à tous. Les personnes du groupe AB pourraient particulièrement en bénéficier puisqu’elles ne peuvent donner du sang qu’à des patients de leur propre groupe, soit moins de 4 % de la population.
Douze jeunes chercheurs en sciences de l’Université Laval, du baccalauréat au doctorat, ont imaginé un système qui permettrait d’éliminer ces catégories. Ainsi, les réserves sanguines pourraient être transfusées à n’importe quel receveur, sans égard pour son groupe sanguin.
« En modifiant les antigènes à la surface des globules rouges, on parvient à faire du sang du groupe O- avec n’importe quel groupe sanguin, du moins en théorie », explique Sabrina Gentil, étudiante au doctorat en biochimie et membre de l’équipe IGEM ULaval.
Si on compare le globule rouge à une construction en Lego, illustre son collègue Benjamin Ouellet, également doctorant en biochimie, les groupes sanguins sont comme des blocs de différentes couleurs que l’on peut retirer avec des enzymes. « On aura alors dans une banque de sang des réserves constituées de sang qu’on pourra transfuser à n’importe quel receveur, peu importe son groupe sanguin », explique-t-il.
Un brevet d’invention serait possible un jour.