La fête à Gaza a été bien courte
Une proposition de trêve a été acceptée par le Hamas avant qu’Israël ne bombarde de nouveau le territoire
Les bombardements israéliens ont commencé hier à Rafah où est réfugié 1,5 million de Gazaouites, quelques heures seulement après que le Hamas eut accepté une proposition de trêve saluée par la population.
« J’ai lancé aujourd’hui un appel très ferme au gouvernement israélien et aux dirigeants du Hamas pour qu’ils fassent un effort supplémentaire pour matérialiser un accord vital », a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, après que le Hamas eut dit avoir accepté une proposition de trêve.
« C’est une opportunité qui ne peut pas être manquée. Une invasion terrestre de Rafah serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices et de son impact déstabilisateur dans la région », a insisté le secrétaire général.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dit hier soir avoir accepté une proposition de trêve soumise par les médiateurs après le début d’une opération israélienne d’évacuation de dizaines de milliers de personnes de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé que cette proposition était « loin des exigences israéliennes », tout en ajoutant que le pays allait envoyer une délégation « auprès de la médiation pour épuiser les possibilités de parvenir à un accord » de trêve.
ET ÇA REPART
Après l’annonce du Hamas, l’armée israélienne a mené d’intenses bombardements sur l’est de la ville surpeuplée de Rafah, d’où les habitants avaient été exhortés à partir.
« C’est l’un des contextes les plus dramatiques de la planète, où la moitié de Gaza, 1,5 million de personnes, s’entasse sans protection et sous les bombes […]. En somme, la population n’a aucun autre endroit pour se réfugier », soutient François Audet, directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
L’Unicef s’est de son côté alarmée du sort de quelque 600 000 enfants entassés à Rafah, menacés d’une « nouvelle catastrophe imminente ».
« Les risques d’un carnage sont réels et s’ajouteront aux massacres observés depuis les derniers mois. C’est extrêmement préoccupant et il serait nécessaire que la posture du Canada soit plus solide pour dénoncer les atrocités commises par Israël », poursuit M. Audet.
L’offensive israélienne lancée dans la bande de Gaza en représailles a fait jusqu’à présent 34 735 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.