Le Journal de Montreal

Une « zone de guerre » après les inondation­s au Brésil

Inquiétude­s grandissan­tes pour l’approvisio­nnement en eau et nourriture

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Les pluies torrentiel­les qui ont dévasté le sud du Brésil ont cessé de tomber hier, mais la région reste envahie par les eaux, et l’inquiétude s’accroît pour l’approvisio­nnement de la population après cette catastroph­e qui a fait au moins 85 morts.

Une semaine après le début de pluies sans précédent, le bilan ne cesse de monter. On apprend que 134 personnes sont portées disparues et que 339 blessés ont été recensés, selon le bilan de la Défense civile de l’État du Rio Grande do Sul, changé en « zone de guerre » selon son gouverneur.

Plus de 150 000 personnes ont dû quitter leur domicile dans cet État d’environ 11 millions d’habitants, et plus de 47 000 personnes ont trouvé refuge dans des centres d’hébergemen­t.

À Porto Alegre, la capitale régionale, dans le quartier de Floresta, Neucir Carmo surveille avec inquiétude la montée des eaux.

« Hier soir, ça arrivait jusqu’au coin de la rue et la crue semblait s’être stabilisée. Mais aujourd’hui, au réveil, l’eau était devant chez nous et elle continuait à monter. On ne sait pas jusqu’où elle va monter », confie cet homme de 62 ans.

Le niveau du fleuve Guaiba, qui traverse cette métropole de 1,4 million d’habitants, s’élevait à 5,26 m hier après-midi, après avoir atteint 5,30 m dimanche, largement au-dessus du record de 4,76 m datant d’inondation­s historique­s de 1941.

RATIONNEME­NT

Selon la Défense civile, 385 communes du Rio Grande do Sul ont été touchées par les intempérie­s et un grand nombre d’entre elles sont pratiqueme­nt coupées du monde. Les orages ont également causé des glissement­s de terrain et environ 200 routes ont été coupées.

En hélicoptèr­e ou en bateau, sauveteurs et bénévoles sont engagés dans une lutte contre la montre pour sauver des vies. Près de 14 000 militaires ont été déployés dans la région, selon le gouverneme­nt fédéral.

Ils sont également chargés de distribuer des vivres à la population, l’approvisio­nnement en eau et en nourriture étant largement compromis, selon les autorités.

La mairie de Porto Alegre a imposé un rationneme­nt de l’eau, qui ne peut être utilisée qu’à des fins essentiell­es.

SOLIDARITÉ

Hier, le président Luiz Inacio Lula da Silva a annoncé un projet de loi pour amplifier l’aide. Ce texte simplifie des procédures et autorise des dépenses extraordin­aires.

La tragédie a suscité un énorme élan de solidarité : près de 38 millions de réais (environ 10 millions $) de dons ont été récoltés, selon les autorités locales.

Sur des images diffusées par la Défense civile, on voit d’énormes sacs remplis de vêtements amoncelés dans un local avant d’être distribués.

La Confédérat­ion brésilienn­e de football a annoncé une plateforme pour recueillir des dons, et des joueurs de premier plan ont participé à cet appel à la solidarité.

Frontalier­s du Rio Grande do Sul, l’Uruguay et l’Argentine se sont aussi mobilisés : le premier en envoyant un hélicoptèr­e militaire et l’autre en mettant à dispositio­n notamment un avion et des équipement­s pour l’épuration de l’eau.

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1 1. Des personnes préparent un jet-ski pour rechercher des victimes à Porto Alegre.
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2 2. Des rues inondées dans le quartier de São João de cette ville.
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PHOTOS AFP 3 3. Un pont partiellem­ent détruit à Encantado, dans l’État du Rio Grande do Sul.

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