Le régulateur aérien américain ouvre une enquête sur Boeing
La FAA veut savoir si des employés de l’avionneur ont falsifié des documents
AFP | L’Agence américaine de l’aviation civile (FAA) a annoncé hier l’ouverture d’une enquête sur Boeing, afin de déterminer si l’avionneur avait effectué les inspections requises de ses emblématiques 787 « Dreamliner », et si des documents avaient été falsifiés par des employés.
Cette investigation vise notamment à savoir si Boeing a correctement mené les inspections obligatoires quant à la jonction des ailes au fuselage « sur certains avions 787 Dreamliner », a indiqué la FAA.
L’agence précise qu’elle « enquête pour savoir si Boeing a effectué les inspections et si des employés de l’entreprise ont pu falsifier les documents liés à l’avion ».
Cette enquête a été ouverte après que Boeing eut informé l’agence « en avril qu’elle n’avait peut-être pas effectué les inspections requises ».
Le constructeur aéronautique « réinspecte tous les appareils 787 encore en production et doit également élaborer un plan pour s’occuper de la flotte en service », ajoute la FAA.
Scott Stocker, responsable du programme 787, a envoyé le 29 avril un courriel à ses employés de Boeing en Caroline du Sud, les informant qu’un « coéquipier a vu ce qui semblait être une irrégularité dans un test de conformité requis au niveau de la jonction du corps de l’aile ».
« Nous avons rapidement examiné l’affaire et avons appris que plusieurs personnes avaient enfreint les politiques de l’entreprise en n’effectuant pas un test requis, mais en enregistrant le travail comme étant terminé », a-t-il encore écrit.
AUTRE TUILE
Boeing, qui est en pleine tourmente pour des problèmes de qualité et de sécurité sur ses avions, a subi un nouveau revers hier.
Le décollage de son vaisseau Starliner, qui devait pour la première fois transporter des astronautes de la NASA vers la Station spatiale internationale (SSI), a été annulé hier environ deux heures avant l’heure prévue du lancement, à cause d’un problème technique.
Une anomalie a été identifiée sur une valve de la fusée Atlas V qui devait propulser la capsule en orbite, a annoncé le constructeur du lanceur, le groupe ULA.
« La priorité de la NASA est la sécurité », a réagi le patron de l’agence spatiale, Bill Nelson. Le décollage aura lieu « quand nous serons prêts », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).
Une nouvelle tentative de décollage peut théoriquement avoir lieu aujourd’hui, mais aucune nouvelle date n’a été annoncée hier.
La réussite de cette mission serait plus que bienvenue pour Boeing, dont le programme de développement de Starliner a été marqué par les mauvaises surprises.
En 2019, lors d’un premier test sans équipage, la capsule n’avait pas pu être placée sur la bonne trajectoire et était revenue sans atteindre la SSI.
Puis, en 2021, alors que la fusée se trouvait sur le pas de tir pour retenter le vol, un problème de valves bloquées sur la capsule avait encore entraîné un report.
Le vaisseau vide avait finalement réussi à atteindre la SSI en mai 2022.
Boeing avait ensuite espéré pouvoir réaliser le premier vol habité la même année. Mais des problèmes découverts tardivement, notamment sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l’atmosphère, ont engendré des retards.