Québec solidaire et la gauche en faillite
Il faut reconnaître à Gabriel NadeauDubois le courage de nommer les choses.
Avec son carcan idéologique et sa structure actuels, Québec solidaire est condamné à piétiner.
QS devrait donc devenir un « parti de gouvernement », plus pragmatique.
Le problème, c’est que ça ne suffira pas. Partout dans nos démocraties occidentales, la gauche est à la croisée des chemins. Elle doit se réinventer.
DÉSAFFECTION
En pleine crise du coût de la vie, dans une société où 25 % de la population n’arrive pas et où 40 % est locataire, QS devrait avoir le vent dans les voiles !
Le parti de gauche n’est-il pas le champion de la lutte contre les inégalités, la pauvreté ? N’a-t-il pas tiré la sonnette d’alarme sur la crise du logement bien avant qu’elle ne monopolise les manchettes ?
Mais non. QS est au plus bas dans les intentions de vote depuis deux ans. Le message ne passe pas.
Et pour cela, il ne faut pas blâmer les taxes orange, GND ou sa garde rapprochée.
RUPTURE
C’est le discours du tout à l’État de la gauche qui a frappé un mur.
Si l’interventionnisme tous azimuts réglait les problèmes, notre société se serait épargné un atterrissage aussi brutal au lendemain de la pandémie. Mais non.
Pire, QS, comme les autres partis de gauche, prône d’investir encore davantage dans la santé, l’éducation, le transport en commun, les changements climatiques.
Or, l’actuel gouvernement ne fait que ça, réinvestir dans ces secteurs névralgiques. Tellement que le Québec est rendu avec un déficit historique de 11 G$.
Les militants de QS plaideront qu’il faut faire plus et mieux. Peut-être.
Mais quand 75 % des électeurs jugent n’en avoir pas pour leur argent compte tenu de l’état des services publics, c’est la crédibilité même de l’État providence qui est menacée.
Avant d’espérer convaincre l’électorat de donner plus de pouvoirs à l’État, il faudra commencer par s’assurer qu’il cesse d’être dysfonctionnel.