Pierre Poilievre, notre mini-Trump
Il ne s’en cache même plus, le chef du Parti conservateur du Canada s’inspire directement du livre de recettes de Donald Trump pour séduire l’électorat à l’approche des élections fédérales.
Si on était à l’école, Pierre Poilievre serait accusé de plagiat et envoyé en retenue.
WACKO SCÉNARIO
Après s’être associé au mouvement d’occupation de la colline Parlementaire par les camionneurs, comme l’avait fait Trump avec les interactionnistes du 6 janvier, voilà notre mini-Trump canadien qui reprend les dérives langagières de l’ancien président américain.
L’expulsion d’un chef de l’opposition de la Chambre des communes, c’est du jamais-vu. Pourtant, c’était plus que justifié considérant l’affront et l’insubordination de Poilievre. Avec raison, les libéraux ont rappelé que le mot « wacko » est l’un des mots favoris de Donald Trump.
Depuis quelques semaines, le chef conservateur multiplie les appels de sifflet pour solidifier ses appuis auprès des électeurs de la frange conservatrice la plus radicale.
Qualifier un premier ministre de wacko (cinglé) en pleine chambre, c’est délibérément violer le lexique parlementaire et son esprit. Pour Poilievre, le jeu semble en avoir valu la chandelle.
REJET DE L’ORDRE ÉTABLI
Est-ce pour courtiser un électorat particulier que le chef conservateur multiplie les calques de l’ancien président américain ?
En politique, il n’y a pas de hasard, uniquement des calculs.
En revenant en chambre après son expulsion, le chef conservateur a bien changé de ton. Par contre, plusieurs de ses députés ont répété ses mots à l’étape des motions, s’identifiant ainsi comme de bons soldats. Il y a fort à parier que ce genre de comportement disgracieux plaît à leurs électeurs.
Les conservateurs ont accusé le président de la Chambre, Greg Fergus, d’avoir été partisan dans sa décision d’expulser Poilievre. En laissant les députés reprendre les mêmes mots sans conséquence, la présidence s’est laissé piétiner par l’opposition. Je prédis qu’un tel cirque se produira à nouveau plus tôt que tard.