Le Journal de Montreal

Jimmy Montgomery peut être fier

- Renaud.lavoie@tva.ca

Après avoir remporté le trophée Jack-Adams l’an dernier, Jim Montgomery a parlé de son père, Jimmy, dans son discours. Il a mentionné que l’une des choses qu’il lui avait apprises, c’est qu’il était important de toujours penser à l’équipe d’abord et à comment il est possible de réaliser de grandes choses en travaillan­t main dans la main.

Le matin du match numéro sept face aux Maple Leafs, l’entraîneur-chef des Bruins a été questionné sur le défi que représenta­it ce match ultime pour lui. « J’ai été chanceux d’avoir été élevé par un père qui était très exigeant à mon endroit, a dit le Montréalai­s qui a grandi dans le quartier Rosemont. Mon père a gagné trois championna­ts nationaux dans trois sports différents. Il savait c’était quoi une équipe et comment apprécier des moments comme on vit présenteme­nt en série. J’ai été élevé pour des moments importants comme présenteme­nt. Et c’est pourquoi j’ai très confiance dans des moments comme on va vivre ce soir. »

ÉLEVÉ POUR GAGNER

Jimmy Montgomery est décédé en 2015. Ses prouesses athlétique­s étaient très connues à l’époque, lui qui, comme boxeur chez les mi-moyens, a participé aux Jeux olympiques de Melbourne en 1956.

Il a aussi remporté des championna­ts comme joueur de football pour les Bombers de Rosemont et selon plusieurs membres de sa famille, il excellait surtout au basketball.

Comme père, il n’acceptait pas les demi-mesures. Lorsque Jim marquait plusieurs buts dans un match, peu importe le niveau, il n’était pas toujours fier si son fils se fiait uniquement à son talent pour marquer et il le faisait clairement savoir. Élevé à la dure, Jim Montgomery n’a pas eu le choix de prouver qu’il était capable de grandes choses, lui qui a joué 122 matchs dans la LNH, dont 5 avec le Canadien, à la suite d’une transactio­n impliquant Guy Carbonneau en 1994. Pas besoin de vous dire que s’il avait joué dans une ligue à 32 équipes, sa carrière aurait été beaucoup plus longue.

UN ENTRAÎNEUR DANS L’ÂME

Après avoir traîné son baluchon dans différente­s ligues jusqu’en 2004, Jim Montgomery est devenu joueur-entraîneur pour les Missouri River Otters, dans la UHL. Son agent était d’ailleurs Kent Hughes lors des cinq dernières années de sa carrière de joueur, eux qui avaient évolué ensemble avec les Patriotes de Saint-Laurent en 1987-1988 dans la ligue collégiale AAA. C’est d’ailleurs Kent Hughes qui avait recommandé à Peter Chiarelli d’engager Jim Montgomery pour son premier poste d’entraîneur-chef.

C’était en 2010 dans la USHL à Dubuque, alors que Chiarelli était le propriétai­re de l’équipe. Ce fut le bon choix puisque Montgomery a remporté la coupe Clark à ses première et troisième saisons là-bas. L’Université de Denver lui a ensuite donné sa chance de 2013 à 2018 avant qu’il soit engagé comme entraîneur-chef des Stars.

Tout semblait bien se passer jusqu’au jour où après son 31e match derrière le banc à Dallas, à sa deuxième saison seulement, le directeur général Jim Nill a été forcé de mettre fin à son contrat en raison de problèmes de consommati­on d’alcool.

Depuis, Jim Montgomery est complèteme­nt sobre et a eu droit à une deuxième chance avec les Blues, comme entraîneur adjoint, avant d’être engagé la saison dernière par les Bruins.

PAS DE ZONES GRISES

« C’est grâce à la façon dont mon père me parlait dans ma jeunesse que je suis en mesure d’être ici ce soir, me disait Jim Montgomery après le match de samedi. C’est la raison pour laquelle j’ai gagné les championna­ts que j’ai gagnés comme joueur ou comme entraîneur. Ce n’est peut-être pas dans la LNH, mais ça s’en vient », ajoute-t-il avec toute la confiance qu’il projette chaque fois qu’on le rencontre.

Les traits de caractère de son père, on peut facilement les reconnaîtr­e chez lui. Sa façon d’aimer ses joueurs tout en leur disant qu’ils peuvent parfois en faire plus et de les mettre au défi vient sûrement de la façon dont il a été éduqué. Il n’y a pas de zones grises, disons.

Maintenant, il devra trouver une façon de battre les Panthers qui, avouons-le, sont mieux préparés pour gagner en série que les Maple Leafs.

Un défi de taille, mais compter la troupe de Jim Montgomery battue d’avance serait mal la connaître, disons.

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