Le partage de la route est encore à améliorer
Un autre cycliste est décédé en raison d’un gros véhicule
La mort horrible d’un cycliste sous les roues d’un véhicule lourd, mardi en Montérégie, démontre une fois de plus que la cohabitation des usagers de la route est continuellement à parfaire, plaident des intervenants.
« C’est triste de voir que malgré toutes les campagnes de sensibilisation, tant au niveau provincial [qu’au] municipal, ça arrive quand même des accidents comme ça », se désole Daniel Plouffe, maire de Calixa-Lavallée.
La petite municipalité de quelque 500 âmes a été le théâtre d’une triste collision, juste avant l’heure du dîner, directement en face de l’hôtel de ville, sur le chemin de la Beauce.
Un cycliste dans la trentaine circulait à droite d’un tracteur agricole, quand il a été écrasé par ce dernier.
Les circonstances exactes du drame, survenu dans un tronçon où la limite de vitesse est fixée à 40 km/h, font toujours l’objet d’une enquête.
Aucun élément criminel n’a été relevé pour le moment, a précisé au Journal la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent.
« Au niveau de la géographie des lieux, ce n’est pas un lieu qui est propice à des accidents, il n’y en a jamais eu dans le passé », affirme le maire Plouffe, un ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal.
Reste à voir si des mesures seront nécessaires pour prévenir une collision du genre, dit-il.
SYSTÉMIQUE
Aux yeux de Magali Bebronne, directrice des programmes chez Vélo Québec, ce décès met en lumière des « causes systémiques » affectant le réseau routier.
Elle soulève que les véhicules lourds « sont vraiment surreprésentés dans les collisions qui coûtent la vie à des cyclistes ou des piétons ».
« On sait qu’il y a vraiment une dangerosité accrue et que quand des collisions ont lieu […] ça peut être tout de suite très grave, très sévère, voire mortel, même à basse vitesse », souligne Mme Bebronne.
Pendant que les conducteurs de poids lourds composent avec des angles morts plus prononcés, les autres usagers plus vulnérables doivent faire preuve d’une grande prudence.
Fait néanmoins encourageant : après la mort de 16 cyclistes en 2021, neuf autres ont perdu la vie tant en 2022 qu’en 2023, selon un récent bilan provisoire de l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ).
« Notre souhait, ce serait vraiment d’atteindre la vision zéro […]. On a fait des gains considérables au cours des dernières années, mais il y a encore du travail à faire », convient Louise Bonneau, responsable de la sécurité routière à l’ADPQ.