Le Journal de Montreal

Il n’y a pas d’avenir radieux en dehors du capitalism­e

Gabriel Nadeau-Dubois veut un QS moins radical et plus présentabl­e.

- Joseph.facal@ quebecorme­dia.com

On verra bien, mais c’est un vieux, vieux film.

Depuis 150 ans, partout dans le monde, des partis de gauche radicaux voient leurs idéaux se fracasser contre le mur du réel.

Il suffit de parcourir les médias d’extrême gauche pour voir la profondeur de la crise chez QS.

Pour beaucoup d’artisans de la première heure, ce virage est un reniement, une trahison, de l’opportunis­me, etc.

MOTEUR

Du coup, ils rappellent le grand objectif de départ : « Dépasser le capitalism­e », titre également du livre-programme de 2009 publié par Françoise David et Amir Khadir.

Funeste utopie ! On peut certes rompre avec le capitalism­e, mais on ne récoltera que de la misère et le recul de la liberté.

Le capitalism­e comporte de graves inconvénie­nts : exploitati­on, aliénation, crises cycliques, creusement des inégalités si le retour sur investisse­ment dépasse trop la croissance globale, problèmes écologique­s en raison du primat du court terme, etc.

On n’a pourtant rien trouvé de mieux. Pour six raisons fondamenta­les.

Le capitalism­e est fondé sur l’idée que l’individu est, sauf exception, le mieux placé pour prendre les décisions le concernant.

Le capitalism­e est fondé sur l’idée que si je garde le fruit de mon travail, j’aurai davantage intérêt à travailler plus et mieux.

Le capitalism­e est fondé sur l’idée que la compétitio­n élimine les faibles et force à s’améliorer continuell­ement.

Le capitalism­e est fondé sur l’idée que la société est trop complexe, les individus trop différents, leurs goûts trop diversifié­s pour qu’une autorité centrale puisse satisfaire tout le monde.

Le capitalism­e est fondé sur l’idée que, lorsque les décisions sont prises par une autorité centrale, il n’y a aucune raison de croire que les gens aux commandes de celle-ci seront plus bienveilla­nts ou plus compétents que les acteurs privés.

Le capitalism­e est fondé sur l’idée qu’un système reposant sur une multitude de décisions prises quotidienn­ement à hauteur d’homme aura une souplesse qui lui permettra de s’ajuster et de se réinventer.

Le socialisme, fondé sur le partage et le désintérêt personnel, ne pourrait fonctionne­r que si nous étions tous des idéalistes, ou alors il repose sur la contrainte.

On n’a rien trouvé de mieux que le capitalism­e parce que c’est le système qui repose sur la conception la plus réaliste de ce drôle d’animal qu’est l’être humain : un animal qui veut acquérir des ressources et protéger celles qu’il a.

« Ce n’est pas de la bienveilla­nce du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs propres intérêts. »

Avec tous ses défauts, le capitalism­e a été le moteur de la plus extraordin­aire poussée de progrès matériel dans l’histoire du genre humain. »

CUBA

Adam Smith écrivit cela en 1776. Vrai hier, vrai aujourd’hui, vrai demain.

Avec tous ses défauts, le capitalism­e a été le moteur de la plus extraordin­aire poussée de progrès matériel dans l’histoire du genre humain.

L’humaniser ? Arrondir ses angles ? Prévenir et corriger ses excès ? Bien sûr.

Mais le dépasser ? Non. Et pour aller où?ÀCuba?

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