Le Journal de Montreal

Fin des ordonnance­s exigées par les assureurs

Le ministre du Travail souhaite ainsi « diminuer la paperasse »

- PATRICK BELLEROSE

Québec s’apprête à mettre fin à un irritant majeur : l’obligation d’obtenir un billet du médecin pour se faire rembourser par un assureur. Mais du même souffle, le ministre du Travail dit ignorer si les primes d’assurance augmentero­nt en conséquenc­e.

Le gouverneme­nt Legault déposera, d’ici l’automne, un projet de loi pour interdire aux assureurs d’exiger une ordonnance afin de se faire rembourser pour un service couvert.

Par exemple, plusieurs compagnies obligent les assurés à consulter un médecin avant d’obtenir les services d’un physiothér­apeute ou d’un massothéra­peute.

De la même façon, une personne en arrêt de travail doit parfois retourner chez le toubib pour renouveler son indemnisat­ion.

Idem au moment de se faire rembourser de l’équipement médical, comme des béquilles. Québec souhaite mettre fin à ces visites inutiles et coûteuses.

« On veut diminuer la paperasse », indique le ministre du Travail, Jean Boulet.

Ce dernier avait déjà posé un premier jalon, en février dernier, en annonçant que les médecins pourraient désormais déterminer eux-mêmes la fréquence des suivis pour un travailleu­r indemnisé par la CNESST.

RENDEZ-VOUS SUPERFLUS

« On veut permettre aux médecins de consacrer beaucoup plus de temps à la consultati­on médicale. C’est le coeur de leur mission », souligne le ministre Boulet.

Présent à ses côtés lors de la mêlée de presse, le ministre de la Santé Christian Dubé a évalué à quelque 500 000 le nombre de rendez-vous qui seront ainsi libérés.

« Si on est capable de travailler sur l’offre, c’est une chose. Mais si on est capable d’éliminer des rendez-vous qui ne sont pas nécessaire­s, je pense qu’il faut [le] faire », dit le ministre Dubé.

Toutefois, même si les assureurs ont été consultés en amont, Québec ne peut garantir que les primes n’augmentero­nt pas avec la hausse probable du nombre de services remboursés.

HAUSSE DES PRIMES ?

« On ne pourra pas donner de garanties. Est-ce qu’il est possible qu’il y ait un impact ? Ça, je ne suis pas en mesure de l’évaluer », reconnaît Jean Boulet. « Mais les compagnies d’assurance ont été consultées, puis ils [sic] sont avec nous », a-til ajouté.

Québec étudiera ensuite la possibilit­é d’encadrer les demandes de certains employeurs, qui exigent un billet du médecin pour s’absenter moins de cinq jours.

« Les médecins nous disent qu’ils voient encore beaucoup de patients pour leur remplir un papier afin de justifier une absence pour une gastro ou un rhume », souligne le cabinet du ministre Dubé.

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JEAN BOULET Ministre du Travail

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