Dénoncé par Québec, le député fédéral controversé en rajoute
Il se dit ciblé par « la machine péquiste », bien que la CAQ soit aussi outrée
François Legault et ses ministres ont vertement dénoncé les propos du député fédéral Francis Drouin qui a traité de « plein de marde » un chercheur militant pour la cause du français au Québec durant un comité parlementaire.
« C’est un total manque de jugement », a laissé tomber le premier ministre québécois.
M. Drouin a répété hier qu’il serait prêt à s’excuser aux deux témoins s’ils lui en faisaient la demande et s’ils « se sentent vexés » par son insulte.
Ces témoins, Frédéric Lacroix et Nicolas Bourdon, affirmaient que le « surfinancement » des institutions postsecondaires anglophones au Québec était un vecteur d’anglicisation qui affaiblit le français, une théorie « farfelue » aux yeux du député.
LA CAQ GRONDE
Les ministres québécois de la Langue française et de la Culture, Jean-François Roberge et Mathieu Lacombe, ont tour à tour déploré l’épisode.
« Le député avait l’occasion de s’excuser, mais il a décidé de s’enliser », a dit le ministre Roberge.
En entrevue avec le média franco-ontarien ONFR, Francis Drouin s’est dit la cible de « la machine péquiste au Québec ».
« Je suis caquiste et j’ajoute ma voix à celles de mes collègues, lui a rétorqué le ministre Lacombe. À moins de penser que Statistique Canada est une machine de propagande péquiste, Francis Drouin doit s’excuser. Défendre le français avec des statistiques, ce n’est pas être “extrémiste” ni “plein de marde” ».
Après le Bloc Québécois, le chef conservateur Pierre Poilievre a lui aussi réclamé la démission de M. Drouin de son poste de président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en raison de son langage « ordurier ».
Comme la veille, Justin Trudeau s’est porté à la défense de son député, affirmant qu’il s’était excusé, ce qui n’est pas le cas.