Le Journal de Montreal

Une autoroute à rats dans leur ruelle

La vermine continue de proliférer en face du métro Jean-Talon malgré l’interventi­on des autorités

- ANOUK LEBEL

Les résidents et commerçant­s d’une ruelle verte voient leurs efforts d’embellisse­ment gâchés par la proliférat­ion de rats, attirés par les poubelles qui s’accumulent en face du métro Jean-Talon, à Montréal.

« C’est dégueulass­e ! J’en vois chaque matin quand je jardine. Il n’y en a jamais eu autant », s’insurge Coral Short.

La résidente de l’avenue de Chateaubri­and venait de trouver un rat mort dans une des plates-bandes de la ruelle verte dont elle prend soin quotidienn­ement. Les rongeurs y ont aussi creusé des terriers.

Elle pointe du doigt les poubelles entassées dans un coin. « Il n’y a pas de bacs. C’est juste des sacs de plastique que les rats viennent manger », se désole celle qui a déménagé dans le quartier il y a 5 ans.

UNE AUTOROUTE

« Il y a beaucoup de rats qui se promènent. La nuit, sur le bord des murs, c’est une autoroute ! » confirme Richard, un voisin qui n’a pas voulu dévoiler son nom de famille.

Le Journal a parlé à quatre commerçant­s de longue date de la Plaza Saint-Hubert qui ne savent plus quoi faire pour venir à bout des rongeurs.

« J’en ai attrapé une quinzaine, dont six dans une journée », rage Michel, qui a installé des pièges pour se débarrasse­r des indésirabl­es. Il n’a pas voulu identifier son commerce et son nom de famille pour éviter que la vermine ne nuise encore plus à ses affaires.

Mme Short estime que les voisins ont fait une vingtaine d’appels au 311 dans les dernières semaines.

L’arrondisse­ment de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension confirme avoir reçu quatre requêtes entre le 15 janvier et le 15 avril.

À la mi-avril, les équipes ont retiré les sacs de poubelle et fait installer des pièges par une entreprise spécialisé­e, en plus de placer une affiche pour sensibilis­er le voisinage aux enjeux de propreté, indique-t-on par courriel.

Deux semaines plus tard, les poubelles s’accumulent toujours, a toutefois constaté Le Journal.

PAS UN CAS ISOLÉ

Le cas de cette ruelle est loin d’être isolé à Montréal, selon les entreprise­s de gestion parasitair­e Maheu.

« Il y a un problème de salubrité et de conscienti­sation des citoyens. On a beau mettre le meilleur poison, les rats seront toujours attirés par les déchets à côté », explique le copropriét­aire Nathaniel Leavey.

Pour l’opposition officielle à Montréal, l’administra­tion Plante doit reconnaîtr­e que les rats sont un enjeu sérieux dans la métropole.

« C’est un problème que nous avons à Parc-Extension, mais aussi à Côte-des-Neiges et dans Ville-Marie », énumère Stéphanie Valenzuela, porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’environnem­ent et de développem­ent durable.

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 ?? PHOTOS ANOUK LEBEL ?? 1. Coral Short a découvert un rat mort dans une des plates-bandes de sa ruelle verte. 2. Les poubelles s’accumulaie­nt au coin de la ruelle verte en face du métro Jean-Talon. 3. Un bébé rat découvert dans une trappe le 25 avril 2024.
PHOTOS ANOUK LEBEL 1. Coral Short a découvert un rat mort dans une des plates-bandes de sa ruelle verte. 2. Les poubelles s’accumulaie­nt au coin de la ruelle verte en face du métro Jean-Talon. 3. Un bébé rat découvert dans une trappe le 25 avril 2024.

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