Des trafiquants tentent de retirer leur plaidoyer de culpabilité
Ils prétendent que la poursuite n’a pas divulgué toute la preuve, ce qui est réfuté
Trois trafiquants de GHB qui seraient liés aux Hells Angels et qui auraient été pincés sur le fait lors d’une saisie historique il y a deux ans tentent désormais de retirer leur plaidoyer de culpabilité en accusant la poursuite de leur avoir caché des documents.
« Il y a une absence totale de preuve de préjudice », a réfuté le procureur de la Couronne Me Alexis Marcotte Bélanger à propos du trio de trafiquants, durant les plaidoiries sur la requête en retrait de leur plaidoyer de culpabilité, mardi, au palais de justice de Saint-Jérôme.
En novembre dernier, Sébastien Turcotte, 44 ans, Éric Matte, 43 ans, et Jean-Philippe Robitaille, 46 ans, ont plaidé coupables à nombre d’accusations portées contre eux. Ils ont écopé de sept, six et cinq ans d’emprisonnement, des suites d’une suggestion commune.
Moins d’un an plus tôt, les trois hommes avaient été épinglés en lien avec une saisie historique de GHB, surnommée la « drogue du viol », dans le grand Montréal.
Selon nos sources, les trafiquants auraient eu des liens avec les Hells Angels.
ILS CHANGENT D’IDÉE
Or, en janvier, ils ont changé leur fusil d’épaule en embauchant de nouveaux avocats et en affirmant vouloir revenir sur leur parole afin de subir un procès.
Cette décision est survenue après que le trio eut mis la main sur un rapport d’analyse de Santé Canada concernant la substance en cause, dont ils n’avaient pas pris connaissance.
« Le dossier est fondé sur la nature de cette substance. Si ce n’est pas une substance désignée, il n’y a pas de complot ou d’organisation criminelle », a plaidé Me Samuel Cozak, à la défense de Turcotte, avançant qu’il s’agissait de GHBNA, et non de GHB, ce qui ne serait pas interdit par la loi.
« En plaidant coupables, les accusés ont renoncé à contester la nature de la substance. Ils ont admis les éléments essentiels de l’infraction, notamment le fait que la substance prohibée était du GHB », a rétorqué Me Marcotte Bélanger, précisant que le plaidoyer avait été fait de manière « réfléchie ».
« Ils vont être pris sur le fait, en train de faire une transaction. On trouve le laboratoire dans le garage, des brûleurs, etc. », énumère le procureur de la Couronne, pour démontrer l’ampleur de la preuve.
Le tribunal rendra sa décision le 29 mai prochain.