La police démantèle un autre campement dans une université
AFP | La police de la capitale des États-Unis a dispersé hier à l’aube un campement propalestinien à l’Université George Washington, dernière évacuation en date d’un campus américain secoué par des manifestations réclamant la fin de la guerre à Gaza.
Les forces de l’ordre de Washington, qui avaient au départ renâclé à l’idée d’intervenir selon la presse américaine, ont agi le jour où la maire et la cheffe de la police de la ville devaient être entendues par le Congrès sur le sujet.
L’audition a été annulée, l’élu républicain James Comer se félicitant que la police ait évacué des « manifestants antisémites et hors-la-loi ».
À l’inverse, l’élue d’origine palestinienne Rashida Tlaib a critiqué l’opération policière, avertissant responsables démocrates comme républicains qu’ils ne pouvaient « se sortir de cette grogne croissante avec des arrestations ».
Les rassemblements ont ravivé le débat, déjà très tendu dans le pays depuis le début du conflit, sur la liberté d’expression, l’antisionisme et ce qui constitue de l’antisémitisme.
Les étudiants propalestiniens affirment que leurs universités et la classe politique utilisent l’accusation d’antisémitisme pour museler leur défense des civils à Gaza, tandis que plusieurs élus les accusent d’attiser un discours de haine et de violence contre les juifs.
CAMION POUBELLE
Tôt hier, les abords du campus de l’Université George Washington étaient bouclés par la police. Des travailleurs ont traîné les tentes qu’occupaient les protestataires vers un camion poubelle tandis que la rue était nettoyée à l’eau.
La cheffe de la police de Washington, Pamela Smith, a justifié l’évacuation par le constat d’une « escalade » ces derniers jours, affirmant que des « objets susceptibles d’être utilisés comme armes défensives et offensives étaient en train d’être rassemblés ».
Trente-trois personnes ont été interpellées et la police a fait usage de gaz au poivre, a-t-elle ajouté.
À la même conférence de presse que Rashida Tlaib, une étudiante a accusé la police d’avoir envoyé « plusieurs manifestants aux urgences ».
« La police peut évacuer (le campement) […]. Les gens vont revenir aussitôt », a dit devant l’université Hanaan, 21 ans, une manifestante qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.
La cheffe de la police a averti devant la presse que les forces de l’ordre ne permettraient pas qu’un nouveau campement soit installé sur les lieux.
Les campus américains sont secoués depuis des semaines par des manifestations contre la guerre à Gaza. Partout aux États-Unis, les forces de l’ordre ont été appelées pour démanteler des campements et déloger manu militari des manifestants.