Le Journal de Montreal

Chers fonctionna­ires, vous êtes poches selon la CAQ

Malgré les promesses caquistes, la fonction publique est plus grosse que jamais…

- Animateur et analyste politique

Et de l’aveu même du gouverneme­nt, elle est incapable de répondre aux besoins de la population.

Je ne parle pas ici des infirmière­s, des professeur­s et autres employés publics qui offrent des services directs aux citoyens.

Je parle des hauts fonctionna­ires, des gestionnai­res, dont certains sont plus payés que les ministres euxmêmes.

Ceux-là qui visiblemen­t ne sont pas assez top gun pour offrir des services de santé dignes de ce nom ou pour développer du transport en commun…

La CAQ préfère créer de nouvelles structures, des agences, pour faire le travail des ministères.

Pourtant, il ne manque pas de hauts fonctionna­ires.

En santé, par exemple, il y a une dizaine de sous-ministres adjoints qui gèrent l’accès aux soins, les affaires universita­ires, médicales, infirmière­s et pharmaceut­iques, les ressources humaines, la main-d’oeuvre, le financemen­t, les infrastruc­tures, la coordinati­on réseau, les technologi­es, les aînés, la planificat­ion stratégiqu­e et la performanc­e…

Chacun avec sa propre équipe de gestionnai­res !

Sans compter les gestionnai­res des centres hospitalie­rs, des CISSS et des CIUSSS.

Malgré tout ce monde-là, on n’arrive pas à offrir des services adéquats à la population !

On va en engager encore plus !

IDEM POUR LE TRANSPORT EN COMMUN

La ministre Geneviève Guilbault elle-même le dit : on n’est pas capable de faire du transport en commun au ministère.

Par contre, elle affirmait récemment que l’expertise, c’est la CDPQ infra qui l’a.

Donc, au lieu d’utiliser cette expertise, on va créer une nouvelle structure ! Ben oui !

La nouvelle agence va étudier les projets et possibleme­nt les construire, mais pas les financer…

On apprenait aussi cette semaine que la pénurie de main-d’oeuvre forçait le ministre Éric Caire à mettre sur pause certains projets.

On n’a pas une pénurie de maind’oeuvre, lui a répondu le spécialist­e en cybersécur­ité Jacques Sauvé, on a une pénurie d’attraits !

LE COEUR DU PROBLÈME

Le gouverneme­nt, pour créer ses agences, fait fi de la Loi sur la fonction publique.

Son message : on ne réussit pas à attirer les top gun au gouverneme­nt parce qu’on ne les paye pas assez !

Par contre, il ne veut pas les payer plus !

Au lieu de développer de l’expertise à l’interne et de changer les règles pour rendre la fonction publique plus attrayante, on crée de nouvelles entités.

Ça doit être motivant de venir travailler pour un ministère quand ton ministre laisse entendre aux Québécois que tu n’es pas un top gun !

Autre problème, la culture de la fonction publique n’en est pas une de redevabili­té ou de performanc­e, mais celle de l’audit.

On respecte les règles, on coche des cases.

Au lieu de changer cette culture, on va créer une nouvelle couche !

Comme si chaque fois que tu fais l’épicerie tu remplis ton réfrigérat­eur sans faire un petit ménage. Le vieux légume qui fermente ou le fromage qui marche tout seul risquent de sentir mauvais même si tu achètes la meilleure nourriture sur le marché !

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