Une réserviste de luxe
Mélodie Daoust a assuré qu’elle est « disponible pour toute la durée des séries »
L’une des cartes cachées de la formation de Montréal est Mélodie Daoust. Mais il n’y a aucune garantie que la triple médaillée olympique jouera en séries.
Nommée joueuse par excellence aux Jeux de Pyeongchang, en 2018, et au Mondial de 2021, Daoust est l’une des trois réservistes de l’équipe. Elle a le droit de signer un contrat de 10 jours, alors que les deux tours éliminatoires dans la LPHF pourraient s’étirer sur un peu plus de trois semaines.
La Québécoise de 32 ans a assuré qu’elle était « disponible pour toute la durée des séries », mais ne savait toujours pas, hier, si elle affrontera Boston, ce soir, à la Place Bell. Ça dépend si une fille est blessée (le cas de Sarah Bujold est évalué quotidiennement) et si l’organisation désire garder cette option pour la finale.
« C’est un bon gambling, je ne suis pas ben bonne au casino ! » a blagué l’attaquante devant des journalistes presque aussi nombreux que dans le vestiaire du Canadien.
L’athlète originaire de Salaberryde-Valleyfield a récolté cinq points en six rencontres lors de deux séjours de 10 jours.
« Je m’attendais à venir juste pratiquer toute l’année, a-t-elle reconnu. Mais quand tu reçois l’appel pour jouer 3-4 games, c’est vraiment un pur bonheur. Ça me rappelle pourquoi je suis en amour avec le hockey. »
MÈRE MONOPARENTALE
Le club montréalais a pu profiter de la présence d’une joueuse aussi expérimentée aimant « donner des conseils » et encadrer les jeunes qui ont « la plus belle job au monde ».
« Son énergie, son éthique de travail à chaque pratique sont là. Elle a beaucoup d’expérience et on est super contentes de tout ce qu’elle apporte à l’équipe », a souligné sa capitaine, Marie-Philip Poulin.
Si Daoust n’a pu s’engager à 100 %, c’est qu’elle est responsable du programme de hockey féminin au Collège Bourget, à Rigaud. Elle est aussi maman d’un petit bonhomme d’âge préscolaire.
« Il y a plein de matchs durant la saison que j’aurais pu jouer quand je n’avais pas la garde de mon garçon, a relaté la mère monoparentale. C’est plate aussi de signer quand il y a une blessée. On ne souhaite pas ça à personne. C’est peut-être une règle qui va changer. »
« Nous pourrions plutôt avoir 25 ou 26 filles qui peuvent toutes jouer, a suggéré l’entraîneuse-chef Kori Cheverie. […] Les contrats de 10 jours ne sont pas l’idéal. J’espère qu’il y aura des changements. »
PEU RÉMUNÉRÉE
Bien qu’elle reconnaisse que les hockeyeuses n’ont jamais été aussi bien traitées, avec notamment des repas fournis, Daoust aimerait qu’un aspect financier soit amélioré.
« Je ne peux pas vivre du hockey avec un contrat de réserviste. C’est la même chose pour les filles qui gagnent le salaire minimum [47 000 $]. Si tu as une famille, c’est difficile d’arriver à la fin du mois. […] Dans une ligue féminine, il y aura beaucoup de mères. Il faut avoir l’ouverture et comprendre cette réalité », a soutenu une Mélodie Daoust prête à sauter dans la mêlée dès qu’on lui fera signe.