Le Journal de Montreal

Stormy survit à la tempête

L’avocate de Donald Trump a tout tenté pour déstabilis­er l’actrice

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AFP | La défense de Donald Trump a cherché à discrédite­r hier la star porno Stormy Daniels en voulant lui faire dire qu’elle cherchait simplement à faire plus d’argent.

Déjà entendue pendant cinq heures mardi, l’actrice et réalisatri­ce avait livré un récit sans filtre sur sa rencontre et la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec l’actuel candidat des républicai­ns à la présidenti­elle, en marge d’un tournoi de golf pour célébrités dans le Nevada.

Elle a encore été interrogée trois heures hier, un face-à-face tendu avec l’avocate de Donald Trump, Susan Necheles, au cours duquel elle s’est défendue d’avoir menti pour s’enrichir avec cette histoire.

La relation sexuelle, niée par Donald Trump, est au coeur de l’affaire, car c’est pour se taire sur cet épisode que l’actrice avait reçu 130 000 $ à la toute fin de la campagne pour l’élection présidenti­elle de 2016, remportée sur le fil par le républicai­n contre Hillary Clinton. Une somme réglée par l’ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, dans le cadre d’un accord de confidenti­alité.

PORTRAIT PEU FLATTEUR

À l’intérieur de la salle d’audience au mobilier en bois vieillot et lustres néons blancs, Susan Necheles a cherché à pousser Stormy Daniels dans ses retranchem­ents, la dépeignant comme une femme avide d’argent.

« Vous menaciez de nuire politiquem­ent au président Trump s’il ne vous donnait pas d’argent pour cette histoire ? » a interrogé Susan Necheles.

« J’ai choisi la sécurité, a répondu Stormy Daniels, sous les yeux de Donald Trump. La meilleure solution consistait à protéger mon histoire par une trace écrite, pour que ma famille ne soit pas en danger », a-t-elle ajouté.

« Vous vouliez faire plus d’argent, n’est-ce pas ? » a insisté l’avocate, en faisant valoir qu’après l’accord de confidenti­alité, l’actrice avait quand même tout raconté dans un livre qui lui aurait rapporté 800 000 $ selon la défense.

Le duel a continué, dans une atmosphère tendue. « Vous avez aussi joué et réalisé plus de 150 films pornograph­iques […] donc vous avez beaucoup d’expérience dans l’art de rendre réelles des relations sexuelles bidon », a provoqué l’avocate.

« Celle-là, je n’ai pas eu besoin de l’écrire », lui a rétorqué Stormy Daniels.

« VOUS AVEZ TOUT INVENTÉ »

Mardi, l’actrice n’a rien caché de sa rencontre en 2006 avec le magnat de l’immobilier, jusqu’au fait qu’il n’aurait pas utilisé de préservati­f.

Elle a aussi décrit son ressenti, quand elle a trouvé, en sortant de la salle de bains, le milliardai­re de 60 ans qui l’attendait sur son lit. « J’ai senti le sang quitter mes mains », a-t-elle lâché. Si elle dit ne pas s’être sentie menacée, elle assure que l’intention de l’homme d’affaires « était assez claire » et que le « rapport de force était déséquilib­ré ».

« Parce qu’il était soi-disant en teeshirt et boxer, vous étiez si bouleversé­e qu’il veuille avoir une relation sexuelle avec vous que vous n’avez pas pu refuser ? » a encore questionné l’avocate, avant de lancer clairement : « Vous avez tout inventé, n’est-ce pas ? »

Stormy Daniels a maintenu sa version. Lorsque son contre-interrogat­oire s’est terminé, elle est sortie de la salle, l’air défiant, passant à côté de Donald Trump sans le regarder.

DEMANDES REFUSÉES

Pour la deuxième fois cette semaine, les avocats de Donald Trump ont demandé, en vain, l’annulation des poursuites. Ils ont aussi demandé au juge Juan Merchan d’assouplir son interdicti­on de s’exprimer sur les témoins, afin de lui permettre de répondre directemen­t au récit de Stormy Daniels. Le juge a refusé.

À sa sortie de la salle d’audience, le candidat de 77 ans a de nouveau dénoncé le « juge corrompu ».

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PHOTO AFP Stormy Daniels quittant le palais de justice de New York hier après son deuxième jour d’interrogat­oire.
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PHOTO AFP L’accusé Donald Trump a de nouveau accusé le juge d’être corrompu après la journée d’audience.

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