Le Journal de Montreal

Les dangers de l’acheter sur internet

- ANNE-SOPHIE POIRÉ

Dans la province, seule la banque publique (BPLM) d’Héma-Québec est autorisée à distribuer du lait maternel. Elle vient en aide chaque année à près de 1000 grands prématurés nés à 32 semaines de grossesse et moins.

« Le lait est utilisé à titre de médicament, comme une prescripti­on. Il est administré par des médecins dans les hôpitaux », explique la porte-parole de l’organisme, Josée Larivée.

Et il s’agit « d’un grand cru », assure-t-elle.

« Le lait des 1200 donneuses, des mamans qui produisent un surplus, est mis ensemble. Nous en avons toujours assez en banque. Nous n’en manquons jamais. »

C’est dans ce contexte de « monopole » qu’ont émergé les banques informelle­s de don, d’échange ou d’achat de lait maternel. Des parents à la recherche du précieux liquide pour nourrir leur bébé non prématuré ont dû se tourner vers d’autres donneuses.

PASTEURISA­TION IMPORTANTE

La consommati­on de lait maternel acheté sur internet ou d’une autre personne comporte cependant son lot de dangers, prévient Santé Canada, notamment parce qu’il n’est pas pasteurisé, contrairem­ent à celui de la BPLM.

« La pasteurisa­tion permet de réduire encore plus les risques de transmissi­on en détruisant la plupart des virus [l’hépatite B ou C], le VIH et le HTLV-1 [qui peut provoquer une maladie du système nerveux et la leucémie] », détaille le microbiolo­giste-infectiolo­gue pédiatriqu­e au CHU Sainte-Justine et directeur médical d’Héma-Québec, Christian Renaud.

Elle permet aussi de réduire la quantité de bactéries dans le lait pouvant causer des intoxicati­ons alimentair­es, en plus d’en effacer les traces de médicament­s.

Une étude de 2013 de l’Académie américaine de pédiatrie a par ailleurs démontré que 74 % des échantillo­ns de lait maternel achetés en ligne aux États-Unis étaient contaminés par des bactéries pathogènes, dont la salmonelle.

Newspapers in French

Newspapers from Canada